Faire la fête à la fête de la musique

Pour une fête queer et autonome dans les rues de Paname

wsh paname

Ce début d’été est parmi les plus mornes qu’on ait jamais vus. De quoi sommes-nous censées être fières en ce mois des fiertés pluvieux ? De l’ordre colonial que la France maintient à tout prix, le sien en Kanaky comme celui d’Israël en Palestine ? Des quartiers gentrifiés ? Des milliers de flics à chaque coin de rue qui font la guerre aux pauvres et tuent dans les quartiers ?

Les prides sont depuis longtemps devenues des fêtes pacifiées, ne servant plus qu’à sceller l’union nationale et enrichir sa boutique. Nous refusons une fête de la musique aseptisée, investissant les rues qui ont été vidées des pauvres par la guerre sociale quotidienne. Et celle-ci ne promet que de s’intensifier : la Nation fait sa fête cet été ; du 14 juillet aux Jeux Olympiques. Des projets écocidaires aux expulsions qui vident la ville des personnes précaires et/ou racisées, de l’inflation répressive et policière, ce spectacle est en tous points détestable.

C’est la seule fête qu’ils aimeraient permettre : celle où nous rentrons gentiment dans leurs cadres prédéfinis. Cette société nous enferme dans un consumérisme sans limites, allant de pair avec l’imposition de leurs normes de genre. On ne compte pas se laisser enfermer, ni accepter l’enfermement de qui que ce soit dans une seule de leurs prisons. Face au fascisme qui vient, comme à celui qui est déjà là, on ne compte pas rester sages. Ce ne sont pas les magouilles politiciennes (mais de gauche !) qui nous sauveront d’un climat transphobe toujours plus violent.

Notre seule perspective est dans le débordement de tous les cadres. Seule l’auto-organisation amènera notre pleine autonomie. On n’obtiendra rien de personne : prenons tout, et tout de suite.

La fête dont nous rêvons est une insurrection. Dans chaque rue, on veut faire pousser une dizaine de barricades. Et sur chaque barricade, on est des dizaines de queers qui dansent. Nous ne pensons qu’à faire des choses ubuesques (macron nique ta mère) : notamment détruire des abribus, mais aussi changer de sexe à chaque DJ set.

Rendez-vous métro Abbesses vendredi 21 juin à partir de 21h, soir de la fête de la musique, pour trouver une sauterie festive et déterminée. Dehors, c’est l’anarchie !

les ABRIBUS (Anarchistes Bien Révolutionnairement Insurrectionnelles Bien Ubuesques Samère)

Localisation : Paris 18e

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