Depuis trop longtemps, les violences policières s’exercent, particulièrement contre les habitant.e.s des quartiers populaires, pour la plupart descendant.e.s de nos ex-colonies. La série des crimes policiers, presque toujours impunis, est très longue : l’étouffement mortel d’Adama Traoré en juillet dernier, le viol de Théo en février, ou la mort de Liu Shaoyao fin mars ont marqué la conscience collective et ne peuvent tomber dans l’oubli.
Une répression accrue :
Durant la mobilisation contre la Loi Travail de 2016, c’est avec un niveau de violence inédit que la police et la gendarmerie ont réprimé le mouvement social : des milliers de manifestant.e.s nassé.e.s au cours de défilés pacifiques, brutalisé.e.s, blessé.e.s, défiguré.e.s par des tirs de flashball et autres matraquages, y compris de jeunes lycéen.ne.s en grève. Des méthodes policières nouvelles ont été expérimentées à grande échelle contre toutes les formes de résistance ou de survie, qu’il s’agisse des migrants, de ceux qui leur portent secours, des sans-logis et squatteurs, des syndicalistes se battant pour sauver leur emploi, des sans-papiers et des « zadistes » en lutte contre des grands projets dangereux et inutiles, tel celui de Sivens où Rémy Fraisse a trouvé la mort en 2015 suite au jet d’une grenade offensive par un gendarme. Il en est résulté des centaines de blessé.e.s, d’énucléé.e.s, plus de 1200 procès, des peines de prison… à un niveau jamais atteint jusque-là.
Guerres internes/externes, et solidarités idem :
L’État a plus que jamais montré que pour défendre l’ordre capitaliste et sa politique d’austérité, il est prêt à aller très loin dans la suppression de nos libertés (état d’urgence permanent, extension de l’arbitraire policier, emprisonnement de reporters indépendants et de témoins de crimes policiers tels Bagui Traoré...) au risque d’engager une escalade menant à la guerre contre toute forme d’opposition, à l’intérieur comme à l’extérieur des frontières du pays. Le nombre de guerres menées en Afrique et au Proche-Orient est inégalé. Elles sont décidées par un président échappant à tout contrôle parlementaire et qui se targue de voir la France passée au rang de second vendeur d’armes au monde, devant la Russie !
La solidarité internationale doit être la même à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières ; c’est en co-organisant des moments d’échanges et d’initiatives avec les Syriens, les Palestiniens, les Africains et tous les peuples soumis à une oppression, ou en réactivant un mouvement contre les guerres de notre État que nous devons la faire vivre et la renforcer.
Abrogation du permis de tuer !
La police et la gendarmerie sont les forces de l’ordre capitaliste. Flattées et couvertes par une classe politique au service des intérêts économiques qu’elles protègent, ces « forces » ont été récemment satisfaites par le vote d’une loi dite « de sécurité publique » qui leur permet désormais de tirer à balles réelles sur les citoyens après deux sommations. Il faut abroger toutes ces lois iniques : elles annoncent un régime autoritaire !
Une convergence des luttes vivante :
La dynamique de convergence des luttes qui s’est multipliée dans de nombreuses villes à l’occasion de la loi travail a permis l’ouverture de Places Communes et de Maisons du Peuple. Elle s’est incarnée dans des AG et des coordinations (interprofessionnelles, inter-luttes, anti-répression), des cortèges de tête (réunis à Nanterre le 12 Juin 2016). Avec l’apparition de nombreuses Nuit Debout, cette dynamique s’est prolongée par la création de relations entre les différentes localités à l’occasion de plusieurs rencontres Inter-ND. Elle a également permis l’émergence d’une Génération Ingouvernable et de nombreux collectifs et initiatives qui, chaque jour, continuent de maintenir l’élan du printemps 2016.
De Septembre à janvier, tous les réprimé.e.s se sont rassemblé.e.s partout en France dans des meetings et lors de la montée nationale à Amiens pour les Goodyear, ou autour de la compagnie Jolie Môme. À la suite de la mort d’Adama Traoré et du viol de Théo Luhaka, la mobilisation a été élargie à la lutte contre les crimes policiers et a ainsi permis de converger avec les quartiers populaires. Active depuis de nombreux mois, la coordination anti-répression de Paris a maintenu vivante une défense collective au service de tous ceux qui subissent l’arbitraire policier et judiciaire.
Une réponse : des jonctions « centres » - « périphéries »
Lors de la rencontre des Nuit Debout en août 2016 à Brocéliande, il a été clairement exprimé le souhait de relier « divers quartiers ou territoires et plusieurs types de luttes ou d’alternatives » par des marches centres ville vers périphéries, comme celle qui fut organisée avec succès les 4 et 5 juin 2016 entre Paris et sa banlieue, puis la grande marche pour la justice et la dignité qui a rassemblée des milliers de personnes à Paris le 19 mars. Ce pourrait aussi être à nouveau le cas, le 17 juin, avec la marche pour les 10 ans de l’assassinat de Lamine Dieng par des policiers, à Paris 20e. En nous réunissant régulièrement au sein de différentes dynamiques de quartiers, nous développons les connexions qui nous permettrons de construire un rapport de force gagnant et émancipateur.
A Brocéliande, nous avons aussi évoqué cet « autre public absent des Nuits debout dont on a trop peu parlé : celui des territoires ruraux, ceux-là même chez qui s’enregistre une forte poussée de l’abstention et du vote FN. C’est aussi vers cette France dite « périphérique », ou « invisible », que nos efforts doivent porter ».
Nous souhaitons l’émergence d’une campagne nationale de résistance, à construire ensemble.
C’est notre seule alternative pour échapper aux griffes du capitalisme, et de l’État, son outil docile et criminel.
Comme en Guyane, nous pourrions créer nos propres corps citoyens assurant la tranquillité publique avec les parents, les grands et les associations du vivre ensemble.
Nous ne voulons plus voir dormir des familles et des enfants dehors alors que des milliers de logements et bureaux vides existent, un exemple parmi d’autres de cette oppression économique qui touche de plus en plus les femmes et les hommes de ce pays.
La solidarité contre la répression étatique doit être considérée comme un rempart composé de lieux de mobilisation communs à construire. Développons ces lieux, ramifions ces réseaux. Unissons nos efforts contre les violences et les crimes de l’État et du système capitaliste, et renforçons nos alternatives.
- Organisons-nous en reliant les comités de quartier existant, les collectifs « Vérité et justice » pour les victimes des crimes policiers, ou les ZSP : Zones de Solidarités Populaires – Zones Sans Police – Zones Sans-Papiers, qui émergent.
- Mutualisons les expériences en matière d’auto-défense.
- Construisons les outils autonomes de nos solidarités : assemblées, squats, récup collectives et cantines et toutes les autres formes de l’entraide …
Le délit de solidarité, les boucs-émissaires et les ghettos, les guerres et la misère, les violences policières et de l’État : STOP !
POUVOIR AU PEUPLE !
POUR UN AUTRE MONDE : LE NÔTRE !
RDV SAMEDI 22 AVRIL
13h à la Bourse du Travail avec les familles Dieng et Traoré.
14h à République pour notre 1er Tour Social
RDV DIMANCHE 23 AVRIL
20h à République pour suivre les résultats
RDV DIMANCHE 30 AVRIL
18h à Place des Fêtes pour une Assemblée de Luttes