Le saviez-vous ?
Des trains de matières radioactives (déchets, combustibles et autres) circulent fréquemment sur le réseau ferré de banlieue, RER compris, y compris aux heures de pointe. Régulièrement des trains passent notamment par les gares de Bobigny, du Bourget, de Juvisy et de Villeneuve-Saint-Georges, où ils peuvent stationner jusque onze heures d’affilées... Vous en avez donc peut-être déjà côtoyé un, voire plusieurs...
En effet, l’essentiel des déchets radioactifs produits par les 58 réacteurs nucléaires disséminés sur le territoire français convergent en gare de Valognes (Manche) pour être retraités à La Hague. Et il n’y a pas que les déchets : le combustible nucléaire lui aussi doit voyager de son lieu de production à sa centrale d’utilisation. Tout cela, au total, ça fait pas mal de transports.
Or 80 % de ces matières radioactives sont transportées par rail, ce qui fait environ 500 trains par an, soit plus d’un par jour en moyenne. Regardez une carte du réseau ferré et vous comprendrez qu’ils transitent très souvent par la région parisienne.
Un train peut compter entre deux et douze wagons de matières radioactives. Les plus gros wagons transportent des « châteaux » (les trains dits « Castor »), facilement reconnaissables. Mais il peut y avoir aussi de simples wagons plats bâchés ou des wagons-citernes. La prochaine fois que vous serez immobilisés près d’un train de marchandises, regardez si le logo signalant la présence d’éléments radioactifs n’y figure pas (généralement en bas du wagon et pas très gros).
Le nucléaire, ce ne sont pas seulement des centrales, des installations militaires et des usines de fabrication de combustible, qui font peser sur nous en permanence la menace d’une catastrophe. Le nucléaire, c’est une production continuelle de déchets dont on ne sait toujours pas quoi faire, mais qui sillonnent la France par route, par mer et par voie ferrée, multipliant les risques de contamination et d’accident. La seule façon de ne pas aggraver le problème des déchets, c’est de ne plus en produire.
Pas au courant ?
Normal, personne n’est prévenu du passage de ces trains, pas même les élus – sécurité (des matières nucléaires, pas des voyageurs !!) oblige... Le conseil de Paris lui-même en est réduit à émettre un voeu à ce sujet ! Les cheminots, eux non plus, ne sont pas prévenus, seuls les conducteurs des trains concernés sont au courant.
Pas de risque ?
Les parois des wagons arrêtent les rayonnements ionisants, nous dit-on. Oui, mais pas totalement. D’ailleurs, la SNCF recommande à ses agents de ne pas stationner à proximité des wagons concernés. C’est plus prudent en effet : d’après les calculs du laboratoire indépendant CRIIRAD (www.criirad.org ), en stationnant une demi-heure à moins d’un mètre d’un Castor, on reçoit la dose maximale considérée comme admissible pour une année (1 millisivert par an). D’ailleurs, les policiers qui escortent les convois vers l’Allemagne (les plus connus car là-bas, ils mobilisent les opposants) portent des dosimètres, mais les conducteurs de ces trains, non !
Le nucléaire, c’est la société du secret et du mensonge, et du mépris de la population : on nous impose des risques énormes sans même daigner nous en informer.
Luttons pour un arrêt immédiat, total et définitif du nucléaire civil et militaire.
Que faire ?
Réagir par tous les moyens, en demandant des comptes aux autorités, à la SNCF notamment, en entrant en contact avec les associations antinucléaires… et en participant aux initiatives de lutte antinucléaire autour de chez vous.
Collectif contre l’ordre atomique, novembre 2011
21ter, rue Voltaire, 75011, Paris
contre-lordre-atomique@riseup.net
Rendez-vous mardi 24 décembre en gare de Drancy à 15 h.