- Rendez vous tous les mercredi a 18h à l’Echarde, au 19 rue Garibaldi métro Robespierre à Montreuil (sur la ligne 9)
- Ce samedi 16 à 12h à la Cantine des Pyrénées pour un repas de solidarité avec les prisonnièr.e.s en lutte !
Avant de relayer ces deux communiqués, une bonne nouvelle : un copain a réussi à s’évader du centre de rétention du Mesnil-Amelot. Il a pu profiter d’un passage à l’hôpital pour se nachav ! Bien ouej à lui et on espère qu’il se fera pas pécho !
Ce samedi 09 février, des prisonniers du centre de rétention de Vincennes ont fait sortir ce communiqué :
Actuellement à l’heure à laquelle on est en train de vous parler, on est toujours retenu au centre de rétention de Vincennes 2 bâtiment 2. Nous sommes pour certains des pères des familles, des travailleurs et d’autres avec des projets de mariages.
Ici au centre nous sommes tout le temps menottés lorsque nous avons une visite ou lorsque nous allons au coffre quand ils doivent nous convoyer chez le juge ou à l’ambassade nous sommes convoyés dans des véhicules dont on voit même pas l’extérieur. Même à l’intérieur du véhicule nous sommes dans des cages. Au niveau de la nourriture, nous ne mangeons que pour la plupart du temps des légumes et des pates parfois nous ne connaissons même pas ce que nous mangeons. Concernant le médecin et les infirmières bon ils ne sont pas là en permanence. Le médecin ne fait que des consulations mais pas de traitements. Les seuls médicaments qu’ils donnent ici c’est dafalgan et un autre pour le sommeil. Il faut noter également que pour les personnes qui viennent nous visiter ils les font patienter 2 heures de temps. Et parfois les policiers ne sont même pas commodes avec eux. Nous ne méritons pas d’être ici. Nous exigeons notre liberté. C’est un peu ça.
On demande notre liberté. On a souvent des papiers qui attestent qu’on a de la famille ou un toit mais malheureusement on nous libère pas. D’autres dans le même cas on les libère donc on comprend pas.
Et on parle pas dans ce texte des vols cachés. L’isolement ça sert à punir. Quand y’avait les grèves de la faim ils utilisaient ça pour essayer de nous forcer à manger.
Y’a des gens on les envoie pas dans les bons pays. Y’a quelqu’un ils veulent le renvoyer au Panama. C’est pas son pays et y a la guerre là-bas.
Communiqué écrit par des prisonniers du 2A le 09.02.19
Le lendemain c’est des prisonniers du CRA3 de Mesnil-Amelot qui faisaient sortir un communiqué :
Nous sommes au centre de rétention de Mesnil Amelot. Nous sommes ici, nous sommes révoltés ! Nous voulons manifester pour que nos droits soient respectés. Pour cela nous avons certaines revendications qui sont les suivantes.
Ici nos droits ne sont pas respectés.
D’abord concernant les décisions de justice, parce que les décisions de justice nous sont toujours défavorables.
Nous n’avons jamais compris la raison pour laquelle c’est comme ça. Car il y a des jours où les retenus passent devant la juge, il y a parfois 20 retenus qui passent devant le tribunal et il n’y a pas une personne qui est libérée. Alors quand nous on voit les retenus revenir dans les centres, nous n’avons même pas un brin d’espoir de sortir d’ici.
Alors c’est pourquoi nous voulons que nos droits soient respectés concernant les décisions de la justice, qu’elles ne soient plus défavorables à notre égard.
Pour chaque retenu qui passe devant les juges, les requêtes sont toujours rejetées de manière systématique. Les dossiers ne sont pas étudiés avec du sérieux, tout est rejeté de manière systématique. Ils ne sont pas traités d’une manière sérieuse.
Vos intérêts requis ne sont pas appliqués.
C’est pourquoi toutes ces choses là, c’est un peu compliqué pour nous.
Et nous ne pouvons pas accepter cela. Car nos droits de défense sont massacrés. Nous pensons que les articles des droits de l’Homme ne devraient pas être massacrés de la sorte. Nous ne sommes pas en prison. Nous sommes en rétention, nous avons le droit à un minimum de confort. Selon la déclaration européenne des droits de l’Homme, nous faisons appel à l’article 6 qui énonce que toute personne a droit à ce que son cas soit entendu devant la justice de façon équitable et impartiale.
Ici nous n’avons pas le droit à des bons plats à manger. Ici la qualité elle est pas appréciable. Il y a un bon nombre de personnes qui sont couchées, qui ont la gastro, et ça nous pensons que c’est la provenance des aliments qui ne sont pas de bonne qualité.
Donc il s’agit de ça. Nous n’acceptons pas de vivre comme ça. Parce qu’en fait nous vivons dans une obligation et dans une contrainte, on nous laisse pas le choix des repas ou le choix de faire nous-même notre propre cuisine. C’est quand même contraire à la déclaration des droits de l’Homme. Nous n’avons pas commis de crime, nous sommes là dans un cas de non régularisation. Donc si on est pas régularisé, ce n’est pas un crime, ce n’est pas comme si on avait détruit le monde. C’est une situation administrative qui peut éventuellement se régler par un retour dans son pays ou par un suivi au quotidien d’une manière un peu correcte. Ça aussi nous n’acceptons pas.
S’agissant des conditions d’accueil dans le CRA, il est dit dans le règlement intérieur qu’une personne au CRA a droit à un lit tout seul et un matelas tout seul. Mais ici, durant leur séjour, il y a des retenus qui dorment par terre, il y a des retenus qui dorment dans le salon, dans la pièce où on regarde la télé normalement, mais ces personnes passent toute leur vie dans cette pièce, car les chambres sont blindées, 3,4,5 par chambre, alors que normalement c’est deux personnes par chambre pour pouvoir profiter de la superficie. C’est ça que nous vivons. Ça aussi nous n’acceptons pas.
Aussi ils ont mis à notre disposition une machine qui change de la monnaie, qui permet de nous rendre la monnaie pour acheter des trucs dans le centre. La machine est en panne depuis longtemps. Et ce n’est pas dans leur projet de la réparer. Ce n’est qu’une machine, c’est éphémère, mais c’est quelque chose en plus de tout le reste dont on a parlé.
Enfin le point des 90 jours. C’est lourd 90 jours, même pour la préfecture, même pour l’administration. C’est la nouvelle loi. Peut être certains et certaines à l’extérieur ne savent pas.
Nous voulons vraiment un changement total dans le CRA !
Aussi il y a les cas des santés de certaines personnes qui sont malades, vraiment malades car le stress, c’est une maladie, nous vivons avec, nous passons le temps avec, et pour les autres maladies, il n’y a pas de médicaments.
Les toilettes ne sont vraiment pas appréciables. Il y a un service de nettoyage, mais il ne passe pas tout le temps. Dans tout le centre, nous avons que deux toilettes donc faut attendre que l’autre soit sorti pour passer après l’autre.
Donc nous réclamons un changement total, au niveau administratif, au niveau de la justice, au niveau du centre, qu’on soit au moins bien traité, que ce soit pris en compte, on ne doit pas se servir de nos erreurs pour nous presser comme des citrons, pour nous faire vivre en cage, pour qu’on serve de cobayes.
Des retenus du centre de rétention de Mesnil-Amelot
Pour rappel la solidarité s’organise a l’extérieur.
Quelques dates / rdv pour participer :
- TOUS les mercredi à 18h au 19 rue Garibaldi à Montreuil, à l’Echarde (Métro Robespierre sur la ligne 9) !
- Ce samedi 16 à la Cantine des Pyrénées a 12h pour un repas en solidarité avec les prisonnièr.e.s en lutte ! C’est au 77 rue de la Mare !
- Et rdv ce 10 mars à 14h à Gare du nord pour une manifestation en solidarité avec les personnes enfermé.e.s en CRA ! Pour commencer à se réorganiser contre les rafles et la disparition des CRA !
On en profite pour annoncer l’expulsion de l’Asilo, lieu d’auto-organisation politique a Turin depuis 24 ans ! Au moins 6 copain.e.s sont poursuivies pour avoir participer à la lutte contre le centre de rétention de Turin.
Depuis 15 personnes ont été arrêtées dans les 2 manifs qui ont suivi l’expulsion du squat.
À bas tous les CRA ! À bas tous les états !