Crépuscule ou l’erreur de la confusion. À propos de l’idole Branco

Il y a quelques jours encore était prévu le passage sur Lyon de Juan Branco pour plusieurs rencontres, à l’invitation notamment du collectif Le Vent se lève de Science-Po Lyon et des Amis du Monde diplomatique. Cette série de rencontres, annulées depuis, s’inscrivait dans le contexte d’exposition médiatique de Juan Branco et du succès en librairie de son dernier ouvrage, Crépuscule. Il nous parait important, au vu du succès que connait cet auteur, y compris chez nos camarades, d’éclairer un peu ce personnage et ce qu’il concentre, selon nous, de la confusion politique du moment.

L’invitation de Branco à Lyon a été l’occasion de découvrir la méconnaissance de nombreux·ses camarades à son sujet, voire la sympathie qu’un certain nombre ont pu avoir pour cet auteur à la lecture de son dernier ouvrage. Or les raisons de rejeter ce triste sire loin de nos luttes et de nos grilles de lectures politiques nous paraissent nombreuses. Nous en détaillons certaines ici. Elles s’inscrivent pour la plupart dans un courant confusionniste diffus, dont on peut notamment observer la propagation en parallèle — et au sein — du mouvement des Gilets jaunes. Ce courant confusionniste, Branco l’incarne parfaitement. C’est sans doute pour cette raison qu’il rencontre un grand succès en librairie et sur les réseaux sociaux.

Pourquoi la rhétorique de Branco est mortifère pour nos luttes

Parce que sa rhétorique oppose un peuple fantasmé à une oligarchie, plutôt que d’opposer des classes sociales aux intérêts divergents ou de dévoiler les mécanismes de domination capitalistes [1].

Parce qu’il pense qu’il faut s’entendre avec tout le monde, Branco est prêt à s’allier avec des complotistes très droitiers dont il est proche, comme Étienne Chouard ou Maxime Nicolle, ou à dialoguer avec les soutiens de Marion Maréchal Le Pen.

Parce qu’il préfère diffuser des explications simplistes et grossières (une oligarchie endogame et moralement corrompue qui serait responsable de tous les maux de notre société) plutôt que d’inviter à réfléchir aux sources complexes de la situation actuelle et aux moyens d’en sortir. Se focaliser sur « l’oligarchie » ou « les 1 % » comme le fait Branco, c’est affirmer qu’un petit patron de droite partagerait les intérêts d’une personne au RSA. Qui peut croire à cette farce ?

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