Par un superbe soleil de début de printemps, avec des températures aux alentours des 20° ressentis (si si), nous nous sommes retrouvés. Une petite dizaine de personnes toutes mues (mais habillées quand même) par la volonté de peinturlurer les horreurs qui emplissaient notre sac fait maison (ouais ouais).
On s’active, on sort, on déroule, on adhésive et on recommence ; ça y est ! Un bon huitième de la place est à nous, ce qui, vu sa taille, est déjà pas mal. Une surface qui ferait rêver Jean Claude Decaux.
De loin c’est presque beau, toutes ces publicités étalées par terre au soleil. Vu de près, c’est une autre histoire, mais ça on avait remarqué pendant les sorties « récup » des dernières semaines.
Ce n’est pas le moment de rêvasser, les pubs sont là, et cette fois, qui s’en approche pourrait bien leur nuire. On y va, griffonnage vite fait d’une affiche, « Atelier de détournement d’affiches », « tout le monde peut participer ! »
Peinture, on sait faire, parfois le spectacle peut se retourner contre lui-même, du coup on s’y met !
Moins de cinq minutes après le coup d’envoi : bingo ! Un groupe de six personnes vient nous demander s’il est possible de peindre. Pour nous, c’est le but, et une fois de plus, ça marche, on s’en doutait mais quand même, ça fait plaisir. « Bien sûr, voilà les pinceaux ! ».
L’envie de répandre des couleurs sur les publicités semble super, il n’est plus question de respecter la peinture déposée par d’autres, c’est un moment de tension entre nous. On essaye d’en parler, personne ne veut faire preuve d’autorité, le peinturlurage continue. L’expression est large, parfois peu intelligible, la légitimité reste. Au point d’orgue, le succès nous déborde, il devient difficile d’expliquer le vrai pourquoi de notre présence et de causer pub et dangers de la pub avec l’essaim de petits, parfois tout petits, ou grands artistes vibrionnant qui nous entourent ou avec leurs parents, on commence à nous prendre pour un atelier-récréatif (alors que c’est RE-créatif !!), on se retrouve à court, plus de pinceaux, plus d’affiches. Le froid trombe avec le soir, on plie bagages, on salue tout le monde, on reçoit plein de mercis, et on finit matérialistes, par un bon pique-nique sur la place.
L’action de remplacement n’aura pas lieu ce soir, antipub (feignasse extrême) sait parfois (mais rarement) se satisfaire d’une seule belle action bien réussie ! (préfère prendre l’apéro !)