Communiqué du collectif des jeunes du parc de Belleville, à la veille de la possible expulsion de la Maison des Métallos
La Ville de Paris expulse des jeunes hébergés en gymnases.
Ce lundi 17 juin, suite à une nouvelle consigne de la Mairie, 54 jeunes ont été expulsés des gymnases dans lesquels ils ont été hébergés. Leur faute ? Avoir été absents plus de 48h, ou avoir oublié d’inscrire leurs noms sur une feuille de présence. Cette consigne a été imposée sans prévenir ni concertation avec les jeunes qui vivent dans ces gymnases depuis des mois. Malgré les conditions difficiles (plus de 150 jeunes par gymnase avec seulement quelques douches et toilettes, obligation de sortir entre 8h et 18h...), les jeunes se sont toujours comportés avec solidarité et bienveillance. Faute de solution, les 54 jeunes radiés ont donc le choix entre rejoindre la Maison des Métallos occupée, ou se retrouver de nouveau à la rue.
Contre l’expulsion de la Maison des Métallos : audience pour la réquisition de bâtiments vides pour mettre à l’abri les jeunes
Ce jeudi 20 juin, c’est la fin du compte à rebours avant l’expulsion de la Maison des Métallos, qui abrite désormais presque 200 jeunes. Nos avocats ont saisi la justice pour demander à la Ville de Paris, à la Préfecture d’Ile-de-France et à l’État de réquisitionner des bâtiments vides, comme elles en ont le pouvoir, afin d’empêcher la remise à la rue des jeunes ayant trouvé refuge à la Maison des Métallos. Le Collectif restera déterminé jusqu’à ce que tout le monde soit mis à l’abri : les occupant.es de la MdM et les habitant.es des gymnases. Le cycle infernal des expulsions doit cesser : il est temps de mettre en œuvre de vraies politiques d’accueil et de financer des logements dignes pour toutes et tous.
Élections législatives : lutter contre le fascisme avec le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville
À l’heure où Macron annonce vouloir reprendre en main la question des mineur.es non accompagné.es, qui posent selon lui un problème de sécurité, nous rappelons qu’ils et elles relèvent en réalité de la protection de l’enfance. Nous refusons d’être traités en délinquants ou boucs émissaires.
Pour lutter contre la Macronie et contre une possible arrivée du fascisme au pouvoir, il faut accorder les moyens et montrer que d’autres politiques sont possibles. L’occupation de la Maison des Métallos par le Collectif depuis le 6 avril prouve qu’on peut héberger des jeunes dans le centre de Paris et permettre de créer du lien social entre les mineur.es, les voisin.es, le quartier et toustes les habitant.es solidaires. Au cours de ces deux mois et demi, les jeunes qui vivaient dans la rue avant l’occupation, ont ainsi pu s’engager dans des activités, poursuivre leurs démarches administratives, se former et commencer à récupérer psychologiquement et physiquement des traumatismes vécus pendant leurs parcours migratoires, auxquels s’ajoutent les nombreux mois d’errance dans les rues de Paris.
Toute lutte contre le racisme et le fascisme doit passer par des actes concrets, menés à partir et avec les premier.es concerné.es par ces politiques. Une fois de plus, l’exemple des jeunes nous montre que nous devons investir nos quartiers, battre le pavé et faire entendre nos voix.
Soutenez-nous :
- Jeudi 20 juin à 8h30 devant le TA de Paris : réquisition de bâtiments vides pour mettre à l’abri les jeunes de la Maison des Métallos
- Vendredi 21 juin à 16h00 : manifestation avec les collectifs de sans-papiers de République à la Maison des Métallos
mail : contact.jeunesbelleville@gmail.com instagram : @belleville.mobilisation
Les mineur.es non-accompagné.es du collectif des Jeunes du Parc de Belleville s’adressent au Nouveau Front Populaire
Réuni en Assemblée Générale le 18 juin à la Bourse du Travail de Paris, salle Ambroise Croizat, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville a lu le programme du Nouveau Front Populaire. Ce dernier donne de l’espoir pour construire une société juste dans laquelle les étranger.es ne seront pas traité.es comme des boucs émissaires, mais comme des sujets politiques ayant des droits.
Ce programme de gauche prévoit d’adopter « immédiatement vingt actes de rupture pour répondre à l’urgence sociale, au défi climatique, à la réparation des services publics, à un chemin d’apaisement en France et dans le monde ». Nous interpellons néanmoins le Nouveau Front Populaire car nous constatons qu’il manque certains points essentiels sur lesquels nous demandons un positionnement clair en accord avec les droits humains.