Pour commémorer les morts, les mortes, et toutes les personnes disparues.
Pour dénoncer les politiques migratoires meurtrières qui les ont assassinées.
La cérémonie s’appuiera sur la lecture de textes écrits par des membres de la famille, des ami·e.s et des personnes solidaires en mémoire des personnes disparues.
Si vous le pouvez, venez avec une bougie.
Le même jour, des actions auront lieu à Rennes, Lion sur mer, Briançon, Calais, Perigueux, Toulouse, Gorée, Dakar, Ceuta, Oujda, Milan, Messine, Madrid, Berlin et ailleurs.
L’appel de Paris d’Exil :
Cet appel nous invite à commémorer les mort·e·s et les disparu·e·s, mais aussi à dénoncer ensemble les politiques migratoires meurtrières qui les ont assassiné·e·s. C’est bien parce que les états riches ont fermé leurs frontières, diminué les attributions de visa, dressé des murs, des fossés, des barbelés rasoir, organisé des chasses à l’homme, des matraquages, des gazages, ignoré des appels à l’aide, criminalisé la solidarité que des hommes et des femmes meurent dans des conditions sordides chaque jour.
Cet appel nous renvoie à un massacre aujourd’hui emblématique de ce qui se passe à nos frontières mais aussi dans nos villes.
Le 6 février 2014 à Tarajal, la Guardia civil n’a pas hésité à gazer et à tirer avec des balles en caoutchouc sur des migrants qui tentaient de gagner Ceuta à la nage par la mer, faisant au moins quatorze morts. Les 16 gardes civils poursuivis bénéficieront d’un non lieu.
Depuis 2014, familles et militant·e·s s’organisent et les commémoractions ou marches de la dignité se multiplient : marches de la dignité en Espagne depuis 2015, sit-in devant le Consulat d’Espagne à Rabat en 2016, Commémoraction au Cameroun, au Niger, en Guinée, au Mali, rencontres à Oujda avec des familles de disparu·e·s venues de plusieurs continents en 2020, commémoractions encore à Paris, Bruxelles ou Berlin.
Répondre à cet appel est nécessaire pour dire notre chagrin et notre rage face au nombre toujours croissant de mort·e·s et de disparu·e·s dans l’indifférence générale. Sans compter qu’il y a ce que nous savons et ce que nous ignorons : ce décompte macabre est loin d’être clos.
Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), « depuis 2014, plus de 20 000 personnes ont disparu ou perdu la vie sur les routes migratoires, dont la moitié en Méditerranée, dont la moitié en Méditerranée. Depuis les années 90, ce nombre s’élève à plus de 50 000 personnes. »
La pandémie empêche un grand rassemblement international, mais elle permet à chaque collectif de s’emparer de cet appel localement. À nous de nous en saisir.
L’association Paris d’exil propose d’organiser une cérémonie de commémoraction le 6 février à Paris qui s’appuiera sur la lecture de textes écrits par des membres de la famille, des ami-e-s, des soutiens en mémoire des personnes disparues.
Nous lançons donc une collecte de témoignages. Nous appelons les personnes (soutiens, ami-e-s, membres de la famille) qui le souhaitent à nous envoyer leurs textes. Nous les mettrons sur notre site afin qu’ils soient accessibles à tous ceux et celles qui voudraient organiser une commémoration le 6 février.
Contact : commemoraction@parisdexil.org