Après l’expulsion violente des travailleurs sans-papiers de la mairie d’Alfortville

Le Collectif des Travailleurs Sans Papiers de Vitry a brièvement occupé ce mardi matin la mairie d’Alfortville avant de se faire expulser par la police sur demande de la mairie socialiste. Plusieurs occupants ont été sérieusement blessés. Le collectif réaffirme ses objectifs : dénoncer les lois anti-ouvrières du gouvernement socialiste et réclamer la régularisation des travailleurs sans-papiers.

Ce matin à 9h00, notre collectif, avec environ 200 personnes, a envahi la mairie d’Alfortville, une municipalité PS du Val-de-Marne, dirigée par le sénateur-maire Luc Carvounas.

Nous avions deux objectifs :

  • Un objectif politique : dénoncer les cinq années du quinquennat de Hollande qui se sont traduites par l’adoption d’une série de loi anti-ouvrières et anti-populaires : loi ANI, loi Macron, loi El Khomri, lois Cazeneuve, dont l’une est effective depuis début novembre et durcit considérablement les conditions de régularisation des travailleurs sans-papiers.
  • Un objectif de régularisation des membres du collectif : L’arrêt de la maltraitance informatique qui oblige à des milliers de connexions sur le site de la préfecture du 94 pour obtenir un rendez-vous ; l’assouplissement des critères sur la base de ce qui a été concédés aux travailleurs du MIN de Rungis ; la délivrance d’un récépissé avec travail aux occupants ; la reprise des dépôts groupés de dossiers en préfecture.

À 10h00, les forces de police nous ont évacué très violemment en utilisant les gaz dans l’espace confiné de la mairie. Cela a entraîné une dizaine de blessés, très atteints aux poumons, qui ont été secourus par les pompiers.

Après cela, sur l’esplanade, la police nous a chargé une deuxième fois, utilisant encore les gaz. Une personne a été arrêtée.

Nous nous sommes alors dispersés, ne laissant qu’une équipe pour s’occuper des blessés.

Luc Carvounas, sénateur-maire d’Alfortville est l’un des responsables de cette politique qui maintient 400 000 Sans-Papiers en souffrance. Il a tout voté : les cadeaux aux patrons, la loi El Khomri et les lois Cazeneuve.

Bien que membre de la tendance de Valls dans le PS, il a rejoint l‘équipe de campagne du candidat Benoit Hamon.

Ce qui s’est passé est cohérent avec la façon dont le gouvernement et le PS voient les travailleurs : avec ou sans papiers, c’est de la main d’œuvre qui doit se plier aux besoins de l’entreprise sans protester.
Travaillez, enrichissez-nous, mais fermez-la.

Et le gouvernement traite comme des criminels ceux qui s’opposent. Des centaines de militants associatifs et syndicaux sont aujourd’hui poursuivis en justice.

Les collectifs de sans-papiers font partie de ceux qui réagissent, comme nous par cette occupation. Alors, le gouvernement nous a envoyé ses porteurs de matraque. Le but est de rendre invisible les Sans-Papiers.

Mais nous ne ferons pas silence.

Régularisation de tous les sans-papiers
Liberté de circulation
Fermeture des centres de rétention

Le Collectif des Travailleurs Sans Papiers de Vitry (CTSPV)

Résultats de l’expulsion
Localisation : Alfortville

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