Relaxe !
Le 18 mai 2016, la vie bascule pour des jeunes militants contre la loi travail et son monde. En plein mouvement et alors que la Nuit debout parisienne a pris place à République pour tenir ses « assemblées », c’est aussi là, comme une provocation, que le syndicat de police Alliance décide de se rassembler et d’accueillir la droite extrême pour protester contre la « haine anti-flic ».
Une contre-manifestation est appelée le même jour par le collectif Urgence notre Police assassine. L’État ne tergiverse pas quant à lui. La veille, la préfecture interdit de manifestation plusieurs personnes dont 3 des jeunes militants qui seront interpellés le 18 mai, sur la base de notes blanches produite par la DRPP, le service de renseignements de la préfecture de police de Paris. Pourtant, ce même jour, le tribunal administratif fait lever ces interdictions suite à un recours posé par les militants, déclarant ces mêmes notes blanches fausses et irrecevables.
Malgré ça, la contre-manifestation est elle-même interdite, fait surprenant après l’heure « officielle » d’appel à manifester déposée en préfecture. On interdit une manifestation 45 minutes après son début.
C’est à ce moment-là, alors que les manifestants sont refoulés de la Place de la République, qu’interviennent les faits de la voiture de police brûlée quai de Valmy.
Quelques heures après les faits, quatre jeunes manifestants sont interpellés chez eux, interrogés en garde à vue puis emprisonnés sans procès.
Antonin Bernanos, étudiant à Nanterre, ira jusqu’à faire 10 mois de prison préventive sans procès. Sur la seule base d’un simple témoignage anonyme qui l’accuse.
Le procès verbal de ce témoignage anonyme est versé au dossier suite à une erreur administrative. C’est cette erreur de l’instruction qui permet à son avocat de le retrouver. Dès lors, on sait que c’est un policier des services de renseignements de la préfecture de police de Paris ( la DRPP ) qui l’accuse, ce même service qui avait produit les notes blanches utilisés pour interdire les jeunes militants de manifester.
Il a suffit d’un témoignage d’un policier sous X pour qu’un militant du mouvement social se retrouve pendant 10 mois en prison et sans procès !
Dans cette affaire, ce ne sont pas les preuves qui permettent d’aboutir à l’identification des coupables… mais l’accusation sans preuve de militants qui en font des coupables, charge à la police ensuite de fournir les preuves !
Plus d’un an après, ils sont désormais neuf inculpés à être renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris, deux d’entre eux sont toujours emprisonnés à Fleury Mérogis.
Leur cas doit servir à mettre en lumière des politiques répressives déjà appliquées dans les quartiers populaires.
Leur cas doit servir à riposter ensemble contre la répression d’État dans nos quartiers, entreprises et lieux d’études, et plus largement contre la précarisation de nos vies, qui se traduit aujourd’hui par la nouvelle loi travail XXL annoncée par Macron.
Ils sont capables d’utiliser la prison contre ceux qui contestent. Soyons prêts à nous unir pour refuser leur répression et leur monde.
Leur procès débute le 19 septembre et se termine le 22 septembre à la 14e chambre correctionnelle du TGI de Paris. Nous appelons tous les jours à nous y rendre à 13h.
Le 19 septembre nous appelons à un rassemblement devant le TGI de Paris à 19h contre la répression.