Affaire de Viry Chatillon : malgré les démentis, les flics ont bien joué les cowboys

Le 18 décembre est sorti un article particulièrement crapuleux du Parisien. Soucieux de redorer l’image de la police, celui ci était en total soutien à la version policière. Et pourtant une vidéo prouve que les flics ont renversé volontairement une personne en voiture. Pauvres victimes !

Mise à Jour du 23 décembre : De nouveau témoignages captés par @BlocusInfos viennent mettre à mal la version policière.

<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>

<script async src="https://platform.twitter.com/widgets.js" charset="utf-8"></script>

Via Blocus Infos

Une nouvelle vidéo est sortie le 21 décembre. On y voit les flics tabasser un jeune et s’en donner à coeur joie niveau LBD40 (anciennement Flash Ball). On peut aussi voir la voiture ayant percuté le jeune présente sur cette vidéo, ce qui atteste du lieu de la prise de vidéo. Une fois de plus, on peut voir que les habitant des quartiers populaires sont traités comme des animaux... Merci à @blocusInfos pour la vidéo.

Ca fait un moment que c’est chaud à Viry-Châtillon dans l’Essonne. De nombreuses affaires et notamment celle du cocktail molotov dans la voiture de flics qui avait mis en émoi toute la profession. Depuis et très régulièrement des affrontements sporadiques ont lieu dans le quartier de la grande Borne.
C’est donc la langue pendante, à l’affût du scoop que le journaliste du Parisien s’est rué à Viry-Châtillon. À moins que ça ne soit plutôt la préfecture de Police qui lui ait dicté son article. Jugez plutôt :

Les force de l’ordre s’apprêtaient à l’emmener, mais le conducteur s’est retourné vers les agents et s’est mis à les frapper. Ces derniers ont été contraints d’utiliser le pistolet à impulsion électrique sur leur agresseur. Là, une dizaine de jeunes du quartier ont commencé à s’approcher et à tabasser les deux fonctionnaires, tout en essayant de récupérer le suspect arrêté.

On ne sait rien de l’origine réelle de l’altercation. Les « pauvres policiers » se seront fait attaquer par la populace sauvage. Suite à ça l’article ouvre sur les revendications des policiers :

Des renforts du commissariat de Juvisy sont arrivés à cet instant. Légèrement blessés, eux aussi, par des jets de projectiles, ils ont pu malgré tout interpeller quatre des assaillants. Les deux policiers les plus blessés se sont vu prescrire 10 jours d’ITT (interruption totale de travail). « Nous attendons des sanctions à la mesure de la gravité de ces actes », réclame le syndicat de police Alliance.

On finit donc sur une revendication du syndicat ultra sécuritaire Alliance. Belle fin d’article. Rien évidemment de la parole des habitants.
Pourtant cela fait cruellement défaut. En effet, quelques heures après cet article en forme de tract policier, une vidéo est sortie publiée par L’observatoire des violences policières et contredit grandement la version des policiers agressés.
On y voit les flics faire (une fois de plus) usage de la technique du "parechocage" qui, selon le collectif Angles Morts, « consiste à tenter d’immobiliser les véhicules, le plus souvent des deux roues, au moyen de la voiture de police, soit en les serrant contre le bord de la route, soit en les percutant ».

On y voit donc une voiture de policier en civil littéralement faucher une personne puis des membres de la bac chasser un jeune.

On aurait pu croire que les flics en resteraient là mais selon l’observatoire des violences policières :

Hier, nous avons publié une vidéo montrant un jeune se faire percuter par une voiture banalisée à Viry-Châtillon, ce jeune en question a écopé de 13 mois de prison ferme pour « délit de fuite » en comparution immédiate malgré la violence de son interpellation les magistrats d’Évry n’ont pas tenu compte de la Vidéo.

Mais là encore, ce n’est pas fini :

Dans la soirée, des policiers du commissariat de Juvisy mécontents de voir circuler la vidéo ont procédé à des arrestations en demandant aux jeunes, le mail de chacun, les ont alignés pris en photo et embarqués pour une garde à vue.
Il se trouve que l’un d’entre eux est chauffeur livreur et collègue du frère du jeune qui s’est fait percuter et qu’il a en sa possession les clés du camion pour la tournée du lendemain.
Le frère du jeune décide de se rendre au commissariat pour essayer de récupérer la clé du camion.
Voilà comment il a été reçu, la vidéo parle d’elle-même.
Le sentiment de toute-puissance est de plus en plus présent chez les forces de l’ordre, un rassemblement est prévu samedi devant le commissariat de Juvisy pour dénoncer ces pratiques

N’oubliez pas, en cas de violences policières :

  • Vous êtes légitimes à filmer, la loi vous y autorise, quoi qu’en disent les flics.
  • Prenez des contacts avec les témoins en vu d’un éventuel procès. La prison est une épreuve encore plus violente que les coups des policiers.
  • N’acceptez pas la comparution immédiate, elle ne permet pas d’ajouter toutes les pièces au dossier et vous serez jugé de manière expéditive.
Mots-clefs : violences policières
Localisation : Viry-Châtillon

À lire également...