Mises à jour :
7h20 : action « Nassons les nasseurs, contrôlons les contrôleurs, retrait de la loi travail » devant le domicile de Myriam El Khomri (MEK) en cours au 12 villa Championnet.
7h40 : arrivée de trois cars de police.
8h20 : arrivée de la BAC, les manifestants ont été nassés et sont en train d’être raccompagnés (en nasse) au métro Guy Moquet.
8h40 : des habitants du quartier ont appris que MEK habite là. Sa sortie avec ses deux voitures officielle et ses gardes du corps est attendue...
C’est parti pour l’action d’après...
Ce mercredi 8 juin, ils osent prétendre qu’ils vont « défendre le progrès social » !! Invitons-nous au meeting gouvernemental pro-Loi Travail en présence de Manuel Valls, Myriam El Khomri, Jean-Christophe Cambadélis et Stéphane Le Foll. Rendez vous à 19h au Salons de l’Aveyron à Paris Bercy, 17 Rue de l’Aubrac, Paris 12e
Nassons les nasseurs, contrôlons les contrôleurs, retrait de la loi travail
Depuis trois mois que dure la mobilisation contre la loi Travail, depuis trois mois que le gouvernement s’obstine, nous avons eu le loisir de vérifier que, pour nous, aucune intimité ne vaut face à la logique économique et à son pendant policier. Alors que l’état d’urgence est utilisé pour répondre à la « questions sociale », coups, blessures et mutilations, perquisitions, assignations à résidence et interdictions collectives ou individuelles de manifester nous atteignent dans nos corps.
Déjà en butte au quotidien à des centaines de milliers de visites domiciliaires de la CAF chaque année, à des entretiens sociaux ou d’embauche où il faudrait se mettre à nu, à des évaluations continues, que lon soit employé ou pas, à des vérifications administratives effectuées sur les comptes bancaires des pauvres (CMU-C), nous ne nous résignons pas à voir nos vies contrôlées en détails pendant que les puissants jouissent de la liberté d’exploiter, de décider et de vivre comme bon leur semble. À l’abri.
Nous sommes venus rétablir un peu d’égalité, faire que la transparence que l’on nous impose atteigne aussi ceux qui, contre la société, décident de son organisation. Établir un peu d’égalité face à ceux qui, de fraude fiscale en abus de biens sociaux, de cumul des mandats en pantouflage, osent faire la morale à des travailleurs sommés de devenir plus compétitifs, à des chômeurs et précaires jamais assez disponibles pour l’emploi et trop éloignés de la réussite sociale pour être dignes.
Face à l’acharnement à flexibiliser toujours plus, à faire de nous plus encore qu’hier des variables d’ajustement dont témoigne la loi Travail, nous disons honte à eux, ne baissons pas les bras !
À ce refus de la société de travail, aux manifestations, aux actions et à la grève, les dirigeants ont choisi de répliquer par une répression inédite : lycéens terrorisés par la BAC devant et dans leurs établissements, tirs de flash ball et de LBD40 dans les centre ville, grenades de désencerclement à usage offensif, matraquages en règles et arrestations se succèdent.
On encage désormais fréquemment dans des nasses policières des manifestants qui à force de gazages répétés en sont venus à parler de lacrymocratie tandis que, depuis le 31 mars, le nombre de blessés par la police ne se compte plus.
On cherche par divers moyens à terroriser les opposants. Et - à moins que des journalistes soient eux mêmes touchés - cette violence d’État reste pour l’essentiel occultée par des mass média fonctionnels à l’ordre social actuel.
Une révolte partagée, des cortèges qui refusent de laisser libre cours à l’activité de la police ont fragilisé une division entre « casseurs » et manifestants qui n’a jamais été moins assurée. Pour tracer à nouveau une frontière, tenter de désarticuler le mouvement, on a ressorti du placard des délits collectifs (l’ « association de malfaiteurs », cf. Rennes) qui font fi d’une responsabilité individuelle par ailleurs toujours invoquée tout en surenchérissant sur les qualifications juridiques, allant jusqu’à instruire des procédures pour « tentatives d’homicide » (Nantes, Paris).
Il ne s’agit ici que d’une action parmi d’autres : sièges du PS, déplacement de ministres et autres responsables, locaux du Medef, de la CFDT, entreprises, circulation des marchandises, …, c’est partout que ceux qui refusent cette « société de travail » dont se revendiquait déjà en 1998 Lionel Jospin lorsqu’il était premier ministre, contre les mouvements de précaires, ont à intervenir.
Nous exigeons l’abandon de toutes les poursuites à l’encontre des participants au mouvement en cours et la libération de tous les manifestants actuellement incarcérés.
Retrait de la loi travail
Paris, le 8 juin 2016