Aujourd’hui, la violence masculine est la première cause de mortalité pour les femmes de 16 à 44 ans dans le monde. Les actes de violence à l’égard des femmes sont de nature très diverse, pouvant aller du harcèlement verbal et d’autres formes de maltraitance psychologique, aux violences physiques ou sexuelles quotidiennes. Au terme de ce continuum de violence, se trouve la forme la plus extrême : le féminicide, c’est-à-dire le meurtre d’une femme parce qu’elle est femme.
En France, une femme est tuée par son conjoint ou ex tous les deux jours et demi en moyenne.
Elles s’appellent Lea G, Fabienne S, Maryvonne G. Elles avaient 18 ans, 56 ans, 73 ans. Comme elles, 100 femmes ont été tuées cette année par un conjoint, un ex-conjoint ou un compagnon.
La nuit du 24 novembre, INSOMNIA a mené une action symbolique d’ampleur en mettant 100 affiches dans les espaces publicitaires des abribus le long des grands boulevards parisiens. Sur chaque affiche figure l’identité d’une femme tuée par un compagnon, un mari, un frère, un père… Leur rendre un nom, une identité, mettre le mot « féminicide » sur le meurtre dont elles ont été victimes : telle est notre ambition.
Avec cette action d’affichage massif, INSOMNIA porte deux revendications :
- Car pour combattre le féminicide il faut commencer par le nommer, nous militons pour la reconnaissance du féminicide en France et son inscription dans le code pénal, comme c’est déjà le cas en Italie, Espagne et 7 pays d’Amérique Latine. Les féminicides ne sont ni des crimes comme les autres ni de simples affaires privées. Nous soutenons le projet de loi “Égalité et citoyenneté”, actuellement en nouvelle lecture à l’Assemblée Nationale, qui crée une circonstance aggravante pour les meurtres commis en raison du sexe de la victime. Nous demandons que la loi, une fois entrée en vigueur, soit véritablement mise en application par les juridictions.
- Ces crimes ne sont ni des « faits divers » ni des « drames familiaux » et encore moins des « crimes passionnels ». En ne nommant pas clairement meurtriers et victimes, les médias démontrent leur méconnaissance du système de domination masculine et encouragent sa banalisation. Un traitement médiatique approprié des féminicides est nécessaire.
Aujourd’hui, 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, nous nous élevons pour et avec toutes les femmes victimes de violences masculines. Mettons fin au féminicide.