Muté contre mon gré depuis quelques mois du système 1, où est produit la C4, au système 2, où est produit la 2008, j’ai tout d’abord dû effectuer une formation à mon futur poste ; ceci en compagnie de mon doubleur de l’autre tournée. Bien entendu, l’ambiance était tout autre : obligation d’effectuer vingt minutes de travail supplémentaire en équipe de l’après-midi et tous les samedis étaient réquisitionnés !
Malgré cela, une certaine solidarité existe au sein de cette équipe constituée en majeure partie d’intérimaires ou d’autres salariés sous contrats bénéficiant d’aides de l’État dont PSA profite allègrement. Au bout de quelques jours, je me suis vite aperçu que tous les postes étaient surchargés et que les moniteurs, des OP qui coordonnent les équipes, couraient de droite à gauche afin de « remonter » les ouvriers qui, par manque de temps évident, arrivaient pas au bout de leur travail. Au moindre arrêt de ligne, au moindre défaut, la hiérarchie est omniprésente afin de demander des explications aux salariés concernant tel ou tel défaut. Cette ambiance aussi oppressive que répressive, je l’ai retrouvée dans ma tournée et, pour la première foisaprès plus de vingt années de présence en sein de PSA, j’ai entendu des intérimaires ainsi que des salariés en CDD m’avouer qu’ils avaient hâte d’arriver au terme de leur contrat tellement ils n’en pouvaient plus et qu’il était hors de question pour eux de rester dans cette entreprise !
À Peugeot Mulhouse, « une cocotte minute sur le point d’exploser »
Témoignage d’un ouvrier de PSA Mulhouse sur l’augementation de cadence et la pression constante sur les chaînes de production.