En ce jeudi 1er juin 2023, la Philharmonie de Paris fait son gala de fin d’année, « La Nuit de l’Ourcq ». Au programme : déambulations artistiques, cocktail, concert, souper et DJ set, avec des célébrités comme Mika ou Benjamin Millepied, et surtout des ministres, Rima Abdul Malak (culture), Olivier Dussopt (travail).
Mais la Philharmonie oublie que cette soirée ne peut se tenir correctement que grâce au travail des agents d’accueil, ceux-ci même sous-traités par l’agence City One, aux contrats précaires, et en grève depuis octobre.
Dès le début du mouvement, trois salariés se sont vus perdre leur emploi après avoir pris position. Depuis, c’est plusieurs agents qui ne sont pas renouvelés dès qu’ils montrent un certain engagement dans la lutte.
Dans la liste des revendications, on retrouve notamment une majoration de salaire dès le premier dimanche travaillé (accepté seulement à 20% par City One face à la demande de 50% des grévistes), l’augmentation du montant du panier repas, une meilleure organisation des plannings, une prime de langues, la réintégration des salariés licenciés… Il faut ajouter que si certains agents travaillent « en fixe » pour les expositions, les agents de concerts travaillent à la mission, avec un contrat différent pour chaque concert, imposant une instabilité constante de revenus.
Ajoutons à cela que le gala est payé par de l’argent public pour le profit privé de la Philharmonie, que les spectateurs et invités auront mis plus dans leurs billets que ce que City One et la Philharmonie ne veulent mettre dans les salaires de ses agents, et que la Philharmonie se félicite de son ouverture d’esprit et d’accueil… Ironie de la situation.
Cette grève rejoint naturellement la lutte contre l’inflation, mais aussi contre l’augmentation de l’âge de départ à la retraite, soutenu par les agents d’accueil City One. Ce gala est donc une belle occasion de montrer que les salariés n’arrêtent pas la lutte, mais aussi, plus globalement et dans une convergence des luttes, la colère de tout un chacun contre l’environnement précaire installé par Macron.
Une casserolade pour égayer leur soirée d’entre-soi bourgeois ne peut être que bienvenue dans ce contexte de 100 jours d’apaisement.
Devant la Philarmonie de Paris, porte de la Villette, à partir de 19h30