18e : Les autorités appellent à la rescousse la très démocratique police marocaine pour gérer les mineurs isolés

Depuis un an et demi un quartier de la goutte d’or est confronté à une situation assez inédite : l’arrivée de mineurs marocains, parfois très jeunes (moins de 10 ans) et souvent toxicomanes.
Cette situation de détresse sociale a amené la mairie de Paris à réfléchir à des solutions. Tous les programmes sociaux envisagés ont échoué. Certains n’étaient pas adaptés et la plupart ont été refusés par les jeunes qui, en grand précarité, refusent la séparation avec leurs potes et un saut dans l’inconnu où ils n’ont aucune garantie d’hébergement stable. Plus grave, ces enfants sont dans une telle précarité que l’idée de « sortir » de la rue les effraie.
Pour ne rien arranger ils ne parlent quasiment pas français ce qui rend difficile le travail avec les éducateurs et les associations qui interviennent. Alors qu’a fait la mairie de Paris ? Elle a misé sur la répression bien sûr !

Outres les incessantes gardes à vue dont sont l’objet les mineurs marocains, les autorités ont proposé une solution : mener un partenariat avec la police Marocaine en vu d’une expulsion.

L’accord policier signé en juin entre la France et le Maroc baptisé « arrangement administratif relatif au renforcement de la coopération policière opérationnelle » vise à lutter à la fois contre la délinquance et contre l’immigration irrégulière sous forme de criminalité organisée. Il est ainsi prévu que les expertises techniques et le travail de terrain seront partagés. Un document précise que l’équipe des policiers franco-marocains « aura pour mission d’auditionner les mineurs isolés marocains et de recueillir les informations permettant de lancer les investigations en vue de leur identification et de leur retour au Maroc ».

Une difficulté cependant :

Sur un strict plan judiciaire et au vu des textes sur la protection de l’enfance, il s’agit notamment de s’assurer que ces mineurs seront pris en charge de l’autre côté de la Méditerranée par des professionnels de l’enfance et non par les forces de l’ordre et que ces mineurs, manifestement victimes de filières de l’immigration clandestine, ne seront pas poursuivis pour le délit d’émigration illégale.

En gros la France demande à une dictature comme le Maroc d’arrêter d’être une dictature ?
Les autorités françaises ont elles oublié que si les enfants sont présents en France c’est qu’ils vivaient la même errance, les mêmes souffrances au Maroc ?
Un pays où les opposants sont emprisonnés, les cas de torture avérés, les conditions de détention considérés comme inhumaines serait à même de bien traiter des enfants des rues ? Quelle bonne blague.Vu comment la mairie de Paris s’est emparée du « problème », ça donne des frissons vis-à-vis de l’avenir de ces jeunes. L’hypocrisie dans la gestion des politiques migratoires n’a plus de limite.
Lu sur l’OBS

Mots-clefs : répression | Maroc | mineurs isolés
Localisation : Paris 18e

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