Le lundi 6 février, 3 personnes passeront en procès en appel parce qu’en août 2015 elles sont allées rendre visite à des migrant-e-s en grève de la faim contre leurs conditions d’hébergement dans le centre Emmaüs Solidarité de Pernety dans le 14e arrondissement. Des personnels du centre, soutenus par Emmaüs solidarité qui, main dans la main avec la ville de Paris et la préfecture, ont instrumentalisé ce qui n’a été qu’un banal acte de solidarité, ont porté plainte contre ces camarades, les accusant de séquestration pour être resté-es aux côté des migrant-es en grève de la faim qui avaient initié un sit-in de protestation dans le centre.
L’objectif de cette instrumentalisation est de réprimer et de criminaliser l’action de soutien aux migrant-e-s et la critique des conditions « d’accueil » et d’hébergement qui leur sont imposées. En effet, Emmaüs est l’acteur incontournable de ce que l’État appelle « la mise à l’abri » des personnes réfugiées mais qui est en fait une organisation de l’invisibilisation et la planification d’un tri dont l’objectif est d’aboutir à un maximum d’expulsions.
Concernant cette mise à l’abri, il suffit d’aller faire un tour vers la porte de la Chapelle là où se dresse le centre dit de premier accueil dont la mairie de paris a confié la gestion à Emmaüs pour comprendre que la gestion humanitaire dont se targue l’association est non seulement étroitement liée aux logiques sécuritaires du point de vue des objectifs à atteindre (invisibiliser, mettre à l’écart, déshumaniser des catégories de personnes décrétées indésirables) mais également du point de vue des méthodes (maltraitance et humiliation, violence verbale et physique systématique).
Pour celles et ceux qui en douteraient, vous pouvez visionner ce petit moment saisi sur le vif le 17 janvier par Taranis news :