Je suis passé ce 24 novembre devant la 23e chambre du tribunal correctionnel pour des faits de « jet de projectiles sur des flics » et « participation à un attroupement armé en vue de commettre des violences et des destructions avec cette circonstance d’être masqué et derrière une banderole », c’est à dire celle du Front Social 75 : « fronts sociaux / tous pour tous ».
Un rassemblement s’est déroulé en présence de plusieurs dizaines de militants et de camarades de la CGT (UD et US Commerce de Paris et ma section syndicale de la restauration commerciale du Louvre), du Front Social 75, des salariés en grève de l’Holiday Inn de Clichy (soutenu par la CGT HPE, la CNT-SO et SUD Rail) et du Secours Rouge International (délégations de Belgique, d’Italie et de Suisse).
Après avoir été brièvement bloqués, Kajetan (un autre inculpé du 10 octobre), moi-même et les soutiens par les gendarmes et les RG devant le Palais de Justice, l’audience a pu démarrer et s’est mal passée comme je le prévoyais car les magistrats avaient bien l’intention de me plomber en me faisant passer pour une sorte de meneur qui entraîne le Black Bloc à détruire des agences bancaires et à lancer des projectiles sur les flics. Même mon appartenance syndicale a posé problème car, pour eux, il est impossible que des militants CGT puissent être dans le cortège de tête… (Or c’est le choix politique et tactique de notre section syndicale).
Je tiens à saluer mon avocate Irene TERREL et sa remarquable plaidoirie mais aussi ses interventions efficaces contre des « débats » uniquement à charge contre moi.
La procureure, bien à l’aise dans une ambiance nauséabonde de casser du syndicaliste a requis six mois avec sursis simple et je ne doute que le délibéré du 15 décembre va confirmer cette peine infâme avec en plus le versement de deux fois 800 euros en plus de 350 euros de dommages à deux flics victimes des casseurs.
Je dis ça car moins d’une heure après Kajetan arrêté lui aussi le 10 octobre passe pour « rébellion et outrage » et « participation à un attroupement armé en vue de commettre des violences et des destructions avec cette circonstance d’être masqué et derrière une banderole ». Un flic s’est même présenté pour expliquer la différence entre actifs et passifs dans le cortège de tête (apparemment nous appartenons aux hypers actifs dans le domaine). Or la procureure a requis …la relaxe pour tous les chefs d’inculpation et Kajetan a été relaxé.
Bref une justice de classe qui sélectionne les victimes expiatoires du Macronisme triomphant. Et comme le dit la « fameuse banderole rouge » (dixit la présidente du tribunal) au verso : « En Macronie tous les coups sont permis ».
Je salut enfin le camarade Cakir ERDOGAN (prisonnier du Front Populaire en Turquie et détenu en France) qui a écrit quelques jours avant ce procès :
Mon cher Georges a sûrement un peu dérangé le pouvoir de la bourgeoisie française pour qu’on s’attaque à lui, au point de le poursuivre en justice au mois de novembre. Je lui souhaite beaucoup de courage, car son procès ne va pas être un procès juridique, mais plutôt politique. Car dans cette société capitaliste, réclamer la justice et le pouvoir populaire est un délit impardonnable. C’est pour cela que la peine pour mon camarade Georges est déjà prête, maintenant ils restent juste à la formaliser par un procès, pour rendre à cette décision une couverture juridique.
Pour résumer :
Deux personnes (A. et B.) sont passées le 10 novembre et doivent repasser le 22 décembre en civil dans le cadre du « casse » de la BRED.
Deux personnes (G. et K.) sont passées le 24 novembre. Le délibéré pour le premier aura lieu le 15 décembre et le second est relaxé.
https://secoursrouge.org/Paris-Comparution-et-mobilisation-solidaire-avec-Georges-Louis