A. est enfermé depuis le 25 octobre à Fresnes, pour une soi-disant tentative de cambriolage qui était en fait une tentative ratée de squatter une maison vide. Il faisait partie d’un petit groupe de migrants tchadiens à la rue qui s’étaient organisés pour trouver un toit par eux même, l’État préférant détruire les campements les uns après les autres que de proposer des solutions aux réfugiés qui peuplent les trottoirs de la Chapelle.
Pour cette tentative, A. a été condamné à un an ferme bien qu’aucun cambriolage n’ait jamais eu lieu, pas un objet n’ayant été volé dans cette maison. Prison ferme avec mandat de dépôt car c’est ainsi que l’État traite ceux qui n’ont pas de logement, de travail déclaré, ou autres « garanties de représentation ».
La demande de mise en liberté d’A. a été rejetée. Sa demande d’annuler ses OQTF (obligation de quitter le territoire français) et IRTF (interdiction de retour sur le territoire français) a été rejetée, bien qu’elles lui aient été notifiées en garde à vue, à un moment où il était techniquement dans l’impossibilité de les contester dans les délais prescrits par la loi. Tous les permis de visite ont d’abord été refusés. Certains refus ont depuis été acceptés après des recours devant la chambre d’instruction. Et, pour l’instant, A. n’a pu recevoir de visite que de son avocate.
Autrement dit, à son emprisonnement viennent s’ajouter un isolement aggravé par la justice ainsi que la menace de se voir expulser à la fin de sa peine bien qu’il vienne d’une dictature, le Tchad, où il serait en danger de mort. C’est en considérant ce risque et pour mieux préparer sa défense qu’A. et le collectif ont préféré demander le renvoi de l’appel le 28 janvier. Et la justice n’a pas manqué d’exprimer son désintérêt pour un sans papier sans le sou enfermé depuis des mois en renvoyant l’affaire un mois et demi après...
Nous invitons tous ceux qui refusent la criminalisation du squat et qui se battent contre la répression violente dont sont victimes les migrants à venir soutenir A. le 15 février devant la Cour d’appel de Paris, afin qu’il soit libéré immédiatement.
C’est à 9h, le 15 février, devant le pôle 4, chambre 11 de la Cour d’appel de Paris, métro Cité (venir en avance car c’est difficile à trouver).
Nous appelons également à rejoindre la manifestation contre la répression des squats qui aura lieu le lendemain à Montreuil à 19h.
Fermons les prisons, ouvrons des squats !
Collectif de soutien à A.
Un récit plus détaillé ici :