En 2016 s’est déroulée une importante mobilisation contre la loi travail dans toute la France : pendant plus de quatre mois, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue et ont fait grève contre le projet gouvernemental de casser le code du travail. La liberté de manifester a été mise à mal partout par une très forte répression et par le recours aux mesures d’exception de l’état d’urgence (manifestations interdites, interdictions individuelles de manifester…).
A Poitiers, l’intersyndicale réunissant CGT-FO-FSU-Solidaires-CNT.SO-UNEF-SGL avait appelé le 19 mai à une manifestation jusqu’à la gare et décidé d’investir l’enceinte de la SNCF, en solidarité avec les cheminots en grève au niveau national. Cette action a été réalisée avec succès par 400 à 600 personnes pendant près de deux heures et s’est déroulée dans le calme et sans aucune dégradation jusqu’à la fin, selon les modalités décidées par l’intersyndicale 86. La manifestation a ensuite repris son cours avant de se disperser sur le parvis de la gare.
La pétition
Or, neuf personnes connues pour leur militantisme politique ou syndical et leur engagement anticapitaliste et/ou libertaire ont ensuite été ciblées par les pouvoirs publics et, après avoir été convoquées au commissariat et mises pour la plupart en garde à vue, elles vont passer devant le tribunal correctionnel le 17 novembre prochain. Elles sont accusées d’avoir « pénétré, circulé, ou stationné, sans autorisation, dans les parties de la gare SNCF non affectées à la circulation publique » et d’avoir « refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques, notamment de prise d’empreintes digitales et photographies nécessaires à l’alimentation et à la consultation des fichiers de police ».
Soutien aux 9 de Poitiers : halte à la criminalisation des mouvements sociaux !
Suite à l’occupation des voies de la gare SNCF en mai 2016, 9 personnes, soigneusement choisies parmi les militants poitevins, se sont retrouvé accusés d’entrave à la circulation des trains et de refus d’ADN. Le procès est fixé le 17 novembre.