Après la parution du livre Services spéciaux Algérie 1955-1957 : Mon témoignage sur la torture du général Paul Aussaresses le journal Le Monde publie un éditorial niant l’existence du juge Jean Bérard. Présenté par Thomas Deltombe dans son dernier ouvrage L’Afrique d’abord ! Quand François Mitterrand voulait sauver l’Empire français aux éditions La Découverte comme un « informateur » de Mitterrand, ce juge démontre que la magistrature civile a bel et bien cautionné les arrestations, exécutions sommaires et disparitions commises notamment par la 10e division parachutiste.
Le 15 février 1961 l’historien Charles-André Julien publie une tribune dans le quotidien fondé par Hubert Beuve-Méry en réaction au livre de Michel Habart Histoire d’un parjure relatant entre autres la chute démographique consécutive à la colonisation de l’Algérie. Julien nie alors l’existence de l’œuvre Le miroir : aperçu historique et statistique sur la régence d’Alger de Sidy Hamdan Ben Othman Khodja sur laquelle s’appuie Michel Habart.
À la même période Le Monde d’après notre invité envoyait le courrier de ses lecteurs à Jacques Lenoir conseiller du ministre socialiste résident en Algérie Robert Lacoste afin d’alimenter la rubrique « état d’esprit » des renseignements généraux. Le Monde dirigé dès 1996 par Jean-Marie Colombani, Alain Minc et Edwy Plenel s’est également selon Pierre Péan et Philippe Cohen dans La face cachée du Monde. Du contre-pouvoir aux abus de pouvoir sorti aux éditions Mille et une nuits en février 2003, livré à une course au scoop sur le passé trotskyste du premier ministre Lionel Jospin.
Cela aurait surtout eu pour effet de l’affaiblir lors de l’élection présidentielle de 2002 contre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen. Le Parti Socialiste (PS) d’aujourd’hui bâti sur la carrière de François Mitterrand porte donc une histoire tâchée de sang particulièrement en Algérie.
Soutien du gouvernement actuel il a montré sa capacité à torturer après sa victoire aux élections législatives le 2 janvier 1956. L’attribution un mois et dix jours plus tard des « pouvoirs spéciaux » au président du conseil des ministres Guy Mollet par la SFIO (ancêtre du PS) et les communistes montre le vrai visage de la « gauche » de l’époque et au moins partiellement de celle d’aujourd’hui.
Le Monde soucieux de préserver la mémoire de François Mitterrand fut donc prêt à voler à son secours au moment où son implication dans la répression à Alger commençait à être révélée.