Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice appelle à marcher et/ou participer à des événements, ce samedi 15 mars 2025 avec les familles de victimes et les survivant·es des violences policières, pénitentiaires, psychiatriques, judiciaires... contre l’impunité de ces violences, contre les propos, actes, violences et crimes racistes, xénophobes, négrophobes, rromophobes, islamophobes, homophobes, transphobes sexistes. Nous marcherons ensemble pour la mémoire des victimes tuées, disparues, disparues forcée et l’honneur des survivant·es de l’État policier et judiciaire...
La solidarité est notre arme, organisons-nous et renforçons-la au-delà des frontières.
On n’oublie pas, on ne pardonne pas !
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos !
Pas de justice, pas de paix !
RDV le SAMEDI 15 MARS 2025 dans plusieurs villes, comme :
- PARIS : RDV 13H Mo La Chapelle (Paris 18) - en passant par Barbès - arrivée la Gaité Lyrique occupée, rue Papin (Paris 3) : https://fb.me/e/4ulmWdY35
- BLOIS : https://fb.me/e/5btwMKARL
- SAINT-ETIENNE : https://fb.me/e/5w3gd76Dg
- AMIENS : https://www.facebook.com/share/p/18z3VWHrvR/
- BORDEAUX : https://fb.me/e/6iaq1Wtct
- TOULOUSE : https://www.facebook.com/share/p/18sT1nnXkk/
... et partout ailleurs pour dire
Stop aux violences et crimes d’État et aux racismes systémiques
Pour la liberté de circulation et la régularisation pour toutes et tous
A bas les frontières, les CRA, les prisons, l’enfermement....
- Contacter le REVJ : https://linktr.ee/reseau_entraide_verite_justice
- Revendications du REVJ : https://www.cases-rebelles.org/les-revendications-du-reseau-dentraide-verite-et-justice/
- Pour Soutenir le Réseau d’Entraide Vérité et Justice :
https://www.helloasso.com/associations/beatume/collectes/collecte-de-fonds-reseau-d-entraide-verite-et-justice
TEXTE D’APPEL

Nos combats ne datent pas d’hier. Depuis de trop nombreuses années, la police et la gendarmerie françaises blessent, mutilent, violent et tuent des personnes et des populations qui, en raison de leur classe sociale, de leur couleur de peau, de leur religion, de leur orientation sexuelle et de leur expression de genre, ne correspondent pas à l’ordre établi. Elles blessent, mutilent, violent et tuent ceux et celles dont les luttes contestent cet ordre établi par leurs idées politiques, leurs révoltes, leurs modes de vie.
La France possède une longue histoire de violences policières. Des territoires colonisés d’Afrique aux quartiers populaires actuels, de l’Hexagone à la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte, la Kanaky, les violences d’aujourd’hui sont la continuité des massacres perpétrés hier au nom de l’ordre colonial. Ces massacres incluent ceux des tirailleurs sénégalais en 1944 à Thiaroye, des grévistes guadeloupéens du 14 février 1952, et des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris, où les manifestants dénonçaient les violences policières et revendiquaient l’indépendance de l’Algérie.
Dans les années 1960, marquées par de nombreux crimes racistes et des violences policières mortelles visant les travailleurs immigrés et français, mais aussi les étudiants, notamment lors de la répression brutale de mai-juin 1968, apparaissent les premiers Comités Vérité et Justice. Des proches des victimes de violences policières, des voisin·es, des collègues, des militant·es et des intellectuels s’organisent alors pour mener un combat juridique et politique. Aujourd’hui, nous héritons de leurs outils de défense populaire pour lutter contre la répression violente que l’État fait subir, nous fait subir, les invisibilisations et la criminalisation des victimes, mortes ou vivantes : solidarité morale et financière avec les familles et victimes survivantes, accompagnement dans les affaires judiciaires, réalisation de contre-enquêtes, participation aux audiences dans les tribunaux, création de relais autonomes de diffusion de l’information, organisation de marches, pour ne citer que quelques exemples.
Une vingtaine d’années plus tard, en 1983, plusieurs révoltes éclatent dans les quartiers populaires. Face aux crimes racistes et sécuritaires perpétrés par la police. Les révoltes sont des moyens de défense collective suite à des crimes racistes dans les quartiers populaires. À la suite des révoltes de 1983, les habitant·es, familles et militant·es s’organisent en associations ou en Comités Vérité et Justice et marchent ensemble pour l’égalité des droits et contre le racisme. La même année, l’Association des familles de victimes des crimes racistes et sécuritaires est créée.
En 2010, plusieurs Comités Vérité et Justice se rassemblent et créent le collectif Vies Volées, afin de rompre l’isolement face aux violences et de porter leurs luttes. Répondant à l’appel lancé par le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COPB) de Montréal pour faire du 15 mars la Journée Internationale contre la brutalité policière, le collectif Vies Volées et d’autres comités de victimes à Paris, ainsi que le collectif Contre Les Abus Policiers (CLAP33) à Bordeaux, organisent la marche contre les violences policières du 15 mars 2011. Depuis lors, cette date est le rendez-vous annuel des familles de victimes et des survivant·es de violences policières, pénitentiaires et psychiatriques en France.
Ces dernières années, le nombre de blessé·es et mutilé·es par les armes de la police et de la gendarmerie (matraques, taser, flash-ball, lanceur de balle de défense, grenades) a aussi augmenté. Ces armes, d’abord expérimentées dans les quartiers populaires dans les années 1990, font aujourd’hui de plus en plus de victimes lors des manifestations ou des rassemblements festifs, accompagnés d’une criminalisation de toute protestation. En 2014, après la mort de Rémi Fraisse, plusieurs blessé·es créent l’Assemblée des blessé·es.
La répression s’est ensuite intensifiée, d’abord lors des manifestations contre la Loi travail en 2016, puis pendant le mouvement des Gilets Jaunes en 2018. Le collectif des Mutilé·es pour l’exemple est né à la suite de ces répressions.
Depuis 2007, le réseau des associations, comités et collectifs s’organise au fil des luttes, des procès, des rencontres, des victimes et des proches de victimes. Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice se constitue en tant que tel en 2021. Aujourd’hui, il appelle à manifester ensemble, partout en France, de l’Hexagone à la Réunion. Ce réseau rassemble de nombreuses familles de victimes tuées par la police et la gendarmerie, des familles qui ont perdu un proche tué en prison ou suite à des disparitions forcées, ainsi que des personnes blessées et mutilées par les forces de l’ordre. Il appelle à lutter ensemble contre les violences policières, militaires et psychiatriques.
L’impunité policière et la complicité de la justice sont le prolongement de ces violences. D’après le journal Basta !, 213 interventions policières létales recensées de 1977 à 2020. Parmi ces 213 affaires, 39 % ont été classées sans suite, et 28 % se sont soldées par un non-lieu. De plus, parmi les 32 éborgnements, 6 mutilations de mains et 1 de pied survenues pendant les Gilets Jaunes, un seul procès a eu lieu, sans qu’aucune condamnation n’ait été prononcée contre le policier ou le gendarme responsable des tirs." Depuis des années, les victimes et les familles de victimes dénoncent la lenteur judiciaire et l’impunité policière, avec l’évitement de l’enquête, le faux et usage de faux en écriture publique, le refus d’accès aux preuves et leurs falsifications et destructions, le refus d’entendre les témoins, la criminalisation des victimes vivantes et mortes, les intimidations, la difficulté d’obtenir systématiquement une reconstitution réelle des faits sur les lieux du crime létal ou non. Depuis des années, nous dénonçons cette impunité policière, nous dénonçons un système déterminé à nous habituer aux violences, aux crimes et au racisme d’État, à les justifier, à les banaliser, et à faire accepter l’idée que le port d’un uniforme autorise à être armé, à torturer, blesser, mutiler, violer et à tuer.
Comme en 1983, lors de la marche pour l’égalité, comme en 1996, lors de la mobilisation de l’église Saint-Bernard à Paris par les personnes qui n’avaient pas les papiers français, comme à la suite des révoltes de 2005, du mouvement des Gilets Jaunes en 2018, des révoltes de 2020 et de 2023, construisons ensemble cette solidarité, contre l’injustice et l’impunité, en exigeant Vérité, Justice et Réparations pour toutes les victimes d’hier à aujourd’hui des meurtres néocoloniaux, des brutalités policières, militaires, des violences aux frontières, de l’enfermement, des violences administratives, et judiciaires.
N’oublions pas que la solidarité, le soutien aux victimes, les mobilisations contre l’injustice et l’impunité sont des rapports de force à maintenir et à renforcer.
Ce premier trimestre 2025 s’annonce d’espoir tant par une condamnation de la France que par des procès à venir.
Comme le 27 février 2025, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour violation du droit à la vie concernant la mort de Rémi Fraisse. L’acharnement de sa famille à obtenir justice et réparations a permis d’aller au delà de ce non-lieu de la juridiction française pour faire condamner la France. Le gendarme tireur de la grenade avait bénéficié d’un non-lieu confirmé par la cours de cassation en 2021. L’État français est régulièrement condamné tant par la CEDH que l’ONU pour violation des droits humains, du droit à la vie, pour tortures, traitements inhumains et dégradants, et pour autant elle continue à orchestrer ces violences et crimes en militarisant son état policier que l’appareil judiciaire décore d’impunités et de déni de justice par les non-lieux, les classements sans suite, des acquittements, des sursis et tant d’autres violences judiciaires.
Comme le 4 mars dernier, le parquet a requis un procès aux assises pour meurtre à l’encontre du policier qui a tué Nahel Merzouk, 17 ans, le 27 juin 2023, à Nanterre. Le meurtre de Nahel fait écho, deux semaines plus tôt, le 14 juin 2023 à celui d’Alhoussein Camara, 19 ans, à Angoulême, le policier auteur du tir est mis en examen pour homicide volontaire...
Toute vie est une vie ! Ni oubli, ni pardon !
Nous disons : Stop aux violations des droits humains, à l’impunité et au déni de justice.
Stop aux violences et crimes d’État. Stop aux mort.es aux frontières, sur les routes, en méditerranée, dans les CRA, en enfermement psychiatrique, en prison, par la police, la gendarmerie...
Stop aux discriminations, aux racismes systémiques, aux racismes des politiques migratoires, au fascisme, à la xénophobie, à la négrophobie, à l’islamophobie, à l’anti-tsiganisme, aux génocides, aux massacres, aux nettoyages ethniques, à l’esclavagisme moderne.
Stop au néocolonialisme, à l’impérialisme, au capitalisme, aux pillages, à la militarisation.
Stop à l’ingérence colonialiste, au nazisme et aux discours fascisants et racistes des politiques, aux violences patriarcales, LGBTphobes et notamment à la transphobie.
Solidarité et soutien aux survivant.es, aux familles endeuillées, aux familles des disparu.e.s forcé.e.s et porté.e.s disparu.e.s,
Solidarité et soutien aux personnes exilées, migrantes, aux personnes avec ou sans papiers français, aux mineur-es étranger-es non accompagné-es, aux personnes sans hébergement, sans logement, aux personnes précaires... Régularisation pour toutes et tous
Solidarité et soutien aux mères protectrices, à toutes les victimes.
Solidarité et soutien aux révolté·es du monde entier.
Solidarité et soutien aux peuples opprimés à travers le monde.
La solidarité est notre arme, organisons-nous et renforçons-la au-delà des frontières.
Migrer est un droit !
On n’oublie pas, on ne pardonne pas !
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos !
Pas de justice, pas de paix !