Depuis la préfecture s’active pour mettre en place la répression : déportation violente le lendemain matin de l’incendie, transferts dans d’autres centres de rétentions, GAV, menace de procès.
Samedi dernier, dans plusieurs villes en France (Sète, Marseille, Rennes, Toulouse et Paris) avaient lieu plusieurs rassemblements contre les centres de rétentions et en soutien aux prisonniers de Rennes incarcérés, accusés d’avoir été à l’origine de l’incendie qui a détruit la moitié du centre.
On relaye ici la parole de prisonniers du Mesnil et/ou transférés suite à l’incendie :
« C’était le soir vers vingt-trois heures à minuit. Tout le monde l’a vu. Ils ont été dans la salle de télé, ils ont mis des draps et des matelas. Certains ont voulu l’empêcher. Mais ils voulaient pas les écouter. Après on s’est éloigné et ça a pris feu. Plus tard les pompiers sont venus. Hier j’ai été placé en GAV, j’ai fait 3 ou 4h. Après ils m’ont transféré dans un autre centre. »
« Je vais te dire pourquoi ils ont fait ça. C’est parce qu’y a des civils qui parlent toujours mal, qui nous frappent. Des fois, ils viennent tôt le matin ils nous virent du bâtiment jusqu’à midi. Ils disent c’est pour le nettoyage, mais après ça pue les toilettes partout… C’est le bordel, faut y être pour y croire ! La nourriture… La nourriture… Chaque jour c’est du poisson. Y a un jour, il était périmé le poisson. Même l’eau ici elle est dégueulasse. Elle est pas fraîche même avec le soleil. Des fois, on est dehors ils viennent avec la voiture devant les grillages et ils allument les phares. Pour le petit déjeuner, tu te réveilles pas à 7h t’as le droit à rien.
Pour l’infirmerie, et la Cimade, des fois t’attends des heures au soleil. C’est pour ça qu’ils l’ont fait ! T’attends des heures au soleil et là on te dit “Bah non c’est fermé.”
Y en a eu un transféré au bled, 3 transférés dans des autres centres, 1 ou 2 autres transférés dans le CRA 3 (parce qu’ici y a deux centres, tu vois). »
« Avant cette révolte y avait eu d’autres luttes. Y en a eu une pendant une semaine, pendant le ramadan. Surtout chez les Marocains et les Algériens. Une semaine c’était chaud ! On voyait même pas le médecin, parce qu’ici c’est des policiers pas des médecins.
Mais cette grève, ça a servi à rien. Les policiers ils étaient plus violents, et c’était chaud pour rien. Ils ont rien lâché en face, même pas sur la propreté des toilettes. Puis, après l’incendie, ils ont dispatché tout le bloc.
Y a même des Palestiniens et des Libanais ici. Alors qu’y a la guerre là-bas, c’est chaud non ?
C’est la suite de la colonisation. Après ils parlent droit de l’homme…
Y a eu une famille et des enfants. Les parents étaient handicapés. Ils les ont libérés, mais bon quand même ils les ont enfermés dans un centre ! Pourquoi ? Parce qu’ils n’avaient pas les bons papiers. »
« Moi, après l’incendie ils m’ont amené à l’hôpital… À cause de la fumée, tu vois, quand tu respires la fumée c’est chaud. Au bout de 3 jours, ils m’ont ramené au centre… »
Pour nous contacter pour soutenir la lutte à l’extérieur : anticra@riseup.net
Plus d’infos sur ces prisons : abaslescra.noblogs.org et crametoncralyon.noblogs.org