Reprise des procès du blocage de l’abattoir d’Houdan : solidarité contre la répression.

Le 26 avril dernier, 68 activistes antispécistes se sont introduit.e.s dans un abattoir privé des Yvelines afin d’en bloquer le fonctionnement. Ces militant.e.s ont choisi la voie de l’action directe pour cibler directement les institutions (industries et État). Iels subissent aujourd’hui une sévère répression et la justice emploie tous les moyens pour dépolitiser leurs actes.

Le 26 avril 2018, 68 personnes sont interpellées pour avoir participé à une action de blocage d’un abattoir : l’établissement Guy Harang situé à Houdan. Ces activistes antispécistes avaient pénétré sur le site dans la nuit et s’étaient enchaîné.e.s le long du « couloir de la mort » (afin de bloquer le passage des animaux vers le poste de tuerie), avant d’être évacué.e.s par la police et la gendarmerie. Plusieurs plaintes pour violences policières ont d’ailleurs été déposées à l’issue d’une évacuation particulièrement brutale. Ces militant.e.s ont expliqué avoir choisi la voie de l’action directe contre les industries et l’État dans le double objectif de politiser et crédibiliser la lutte antispéciste.

Après avoir été violenté.e.s (par les policiers et le directeur de l’abattoir qui a menacé un photographe indépendant avec un couteau) puis, pour cinq d’entre eux.elles, envoyé.e.s en garde à vue, le sort des bloqueurs.ses est finalement décidé de manière différenciée et hasardeuse : alors que les un.e.s sont relâché.e.s libres, d’autres sont au contraire poursuivi.e.s et mis.es en examen.

  • > Deux chefs d’inculpation sont principalement retenus :
    • Violation de domicile,
    • Délit d’entrave à la liberté du travail.

Après un premier jugement expéditif qui s’est déroulé le 2 juillet dernier au tribunal correctionnel de Versailles, iels sont condamné.e.s à une amende de 3000 euros chacun.e : une condamnation de plus pour ces militant.e.s qui subissent une répression particulièrement sévère.

Dernier rebondissement : Afin de contrer l’argument de l’inégalité de traitement devant la justice soulevé par l’avocat des cinq prévenu.e.s, la justice décide finalement que la totalité des 68 activistes bloqueurs.ses seront jugé.e.s. Depuis mi-juillet, plusieurs activistes non inquiété.e.s à l’origine ont reçu des convocations pour des auditions au cours desquelles iels ont appris leur mise en examen tardive. Il s’agit d’une volonté très claire des autorités d’empêcher toute organisation collective et d’user de la pression financière pour empêcher ces activistes de poursuivre dans la voie de l’action directe.
Les procédures à venir sont en effet individuelles. Ainsi chacun.e des 63 activistes restant.e.s seront amené.e.s à se présenter seul.e à la barre, pour répondre à des accusations d’infractions de droit commun. En refusant de reconnaître le caractère politique des contestations sociales, l’État cherche à masquer le caractère politique de la répression qu’il organise. Ainsi nous dénonçons l’injustice à faire comparaître seul.e des militant.e.s qui ont collectivement pris l’initiative d’une action politique.

Il faut ajouter que l’émergence récente d’un activisme de plus en plus offensif contre le système économique spéciste a créé un contexte de répression particulièrement sévère et ce d’autant plus que l’association 269 Libération Animale dont ces activistes se revendiquent est présentée comme ayant été à l’origine de cette « radicalisation » du mouvement antispéciste.

Contre ces injustices, il est essentiel de rester solidaires. Luttons ensemble contre la répression policière et judiciaire.

-> Rendez-vous au tribunal de Versailles le mercredi 24 octobre à 9h (5e chambre correctionnelle) pour soutenir Killian, le premier des 63 activistes restant.e.s à être jugé.

Mots-clefs : abattoir | antispécisme
Localisation : Versailles

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