Présentation de l’ouvrage par la maison d’édition :
La nouveauté est l’un des arguments les plus mobilisés par les publicitaires pour vendre les produits mis sur le marché. Mais pour quelle raison ? Rejetant le préjugé selon lequel les êtres humains seraient « naturellement » attirés par tout ce qui est nouveau, Jeanne Guien démontre que la nouveauté n’est rien d’autre qu’une promesse commerciale qui permet au capitalisme de se perpétuer.
« C’est nouveau, ça vient de sortir, c’est la mode… » Pourquoi ces discours font-ils vendre ? Comment expliquer qu’un produit mis récemment sur le marché paraisse plus beau et plus fiable que les autres, aussitôt déclassés comme vieux, dépassés, obsolètes ? Au gré de la diffusion du capitalisme, la nouveauté est devenue un étalon de valeur. Dans la publicité et la communication des entreprises, elle est appliquée à tout et n’importe quoi, n’importe comment : des voitures restent nouvelles un an, des styles vestimentaires le redeviennent tous les vingt ans, des objets jetables le sont pendant quelques minutes, voire quelques secondes…
Pourtant, en dépit de leur obsession pour le sujet, économistes et marketeurs peinent à définir la nouveauté et à justifier l’aura qu’ils lui prêtent. Ils sont incapables de mesurer le nombre de « nouveaux produits » commercialisés chaque année et constatent que la grande majorité de ces « lancements » échouent, cette offre ne répondant à aucune demande. Les acteurs du marché n’en continuent pas moins à encourager et à encenser l’« innovation ».
Cet ouvrage décrit ainsi comment, par leurs discours et leurs pratiques commerciales, marketeurs, publicitaires et responsables politiques ont construit la nouveauté et sa valeur, sous des formes variées, et parfois absurdes. Du commerce au loin vantant les produits « exotiques » aux promesses de « progrès » et de « modernité » par la mécanique, l’électrique ou le numérique, en passant par la « mode », le « style » ou les produits jetables… il s’agit toujours de prêter aux consommateurs et surtout aux consommatrices un désir incontrôlable de nouveautés, afin de légitimer un modèle économique dévastateur : acheter, jeter, racheter.