Dans le courant du mois d’avril, les femmes de la Maison d’Arrêt de Fresnes se mobilisaient pour demander le respect de leur droit et de meilleures conditions de détention. Une lettre comportant la signature de 40 prisonnières avait été remise à la direction, exprimant un certain nombre de revendications, parmi lesquelles la résolution des graves problèmes d’hygiène, l’accès aux UVF, un traitement plus respectueux de la part des surveillantes, de meilleures conditions pour les prisonnières enceintes...
N’ayant obtenu aucune réponse, le 2 mai, elles ont réalisé un blocage symbolique de la cour de promenade pendant 10 minutes, refusant de regagner leur cellule.
La direction a alors désigné la détenue basque Itziar Moreno comme instigatrice de la mobilisation. La jeune femme a été envoyée en isolement pour une durée qui pourrait s’allonger indéfiniment ! Cela est particulièrement inquiétant.
En réaction, les deux autres détenues basques de la MAF, Ekhiñe Izaguirre et Iratxe Sorzabal, ont forcé leur entrée au mitard.
La punition infligée à Itziar Moreno a aussi fait réagir du côté de la Maison d’Arrêt des Hommes à Fresnes, Osny et Meaux, où les détenus basques ont entamé une grève de la faim et autres actions, jusqu’à ce que la situation d’Itziar Moreno se régularise.
(La solidarité déployée par les prisonnier-es basques et leurs proches est un exemple à suivre !)
Ce n’est pas un hasard si depuis quelques mois des prisonnières se mobilisent dans les maisons d’arrêt, que ce soit à Fleury ou à Fresnes. Les conditions de détention ne cessent de se dégrader, sous prétexte de sécurité, l’administration pénitentiaire isole, fouille, limite les mouvements (accès à la promenade, aux activités,...). Elle trouve les moyens pour installer des portiques de sécurité partout, mais n’a plus les moyens de remettre une trousse d’hygiène mensuelle aux détenues.
Dans un contexte de plus en plus répressif, les droits des prisonnier-es ne sont pas respectés. Que ce soit pour le maintien des liens familiaux (rapprochement familial, UVF,...), pour l’accès à la santé (libération des prisonnier-es malades, prise en compte des femmes enceintes,...), ou pour le respect de la dignité des personnes détenues et leurs proches.
Les juges prononcent des peines de plus en plus longues, refusent les conditionnelles, et chaque revendication ou résistance peut se transformer en sanction de l’administration pénitentiaire, voire même en condamnation pénale. De la simple rébellion à l’évasion, car comme disait Mesrine « le droit de tout homme enfermé est de s’évader ».
C’est par l’organisation collective qu’on arrivera à relayer les luttes, être plus nombreux à se solidariser et gagner du terrain, briser l’isolement, l’arbitraire et en finir avec ce système carcéral !
Pour soutenir les revendications et dénoncer la répression venez nombreux au rassemblement avec de quoi faire du bruit !
Pour se rendre au rassemblement par les transports en commun :
( c’est facile, et mieux desservi que Fleury !)
- Prendre le RER B (direction St Rémi les Chevreuse) jusqu’à La Croix-de-Berny, puis le bus Tvm (direction Saint-Maur – Créteil) jusqu’à l’arrêt Docteur Tenine (2 arrêts).
Ou - Prendre le RER B (direction Robinson) jusqu’à Arcueil-Cachan, puis le bus 187 (direction Charcot-Zola) jusqu’à l’arrêt carrefour de la déportation (12 arrêts).
- On peut aussi prendre le bus 187 directement à Porte d’Orléans (19 arrêts).
Pour un départ groupé :
Rendez-vous au milieu du quai du RER B Cité Universitaire, à 10h15, et sans retard !
Pour ceux qui ne pourront pas se déplacer, vous pouvez aussi envoyer le courrier suivant, accommodé à votre sauce :
A l’attention du Directeur de la M.A. Fresnes
M. Scotto
3, Allée des Thuyas
94.261 – Fresnes Cedex France
Fax : 00 33 1 43 50 40 08
Monsieur Scotto,
Je soussigné, ( ), par la présente, je veux dénoncer les punitions injustes et démesurées imposées aux Prisonnières Politiques Basques dans la MAF de Fresnes.
Je vous signale que les revendications des droits fondamentaux des détenues ( droit à l’hygiène, au respect a l’intimité, a être traitées dignement… ) sont tout à fait légitimes. Et par conséquent ces requêtes devraient être entendues et mises en place.
Je vous rappelle que l’isolement et/ou le mitard sont des mesures qui entraînent de graves conséquences pour la santé physique et psychologique des personnes. C’est la raison pour laquelle ces mesures sont considérées par les organisations internationales de défense des droits humains comme de la torture blanche.
Je dénonce énergiquement l’utilisation de ce type de pratiques brutales et arbitraires en réponse à de simples demandes de respect des droits essentiels des personnes, portées par un grand nombre de prisonnières.
Je dénonce également la violence subie par Itziar Moreno au moment où elle a été menée à la cellule d’isolement.
Je vous demande donc, de mettre fin immédiatement aux mesures répressives appliquées à Iratxe Sorzabal, Ekhiñe Eizaguirre et Itziar Moreno.
Et donner suite aux revendications des femmes.
Dans l’attente de votre compréhension.