Un petit air d’Ancien Régime. L’affaire jugée jeudi à Versailles remonte à plus de six ans, mais on ne pardonne pas facilement les affronts à nos seigneurs dans la cité royale. Et surtout à leurs traditions qui remontent à « des siècles » comme le précise une dépêche AFP.
Pour avoir osé perturber la partie de chasse à courre du très chic « équipage de Bonnelles-Rambouillet » le 20 octobre 2007, trois activistes anti-chasse passaient en procès. Pas de chance, le tribunal est à Versailles, et la chasse à courre y est plutôt prisée de certains magistrats !
Une cinquantaine de personnes vêtues de noir et masquées, d’après l’Echo Républicain, auraient « violemment agressé » en forêt de Rambouillet les cavaliers. Un crime de lèse-majesté plutôt, l’agression violente consistant en fait à les traiter d’assassins, à les bloquer avec des filets et à filmer l’action. La police était sur le coup depuis le matin et est intervenue. Trois ans après les faits, en 2010, un juge consciencieux et pratiquant la chasse à courre, semble-t-il, a ressorti l’affaire, raconte Le Parisien. Trois activistes, accusés d’avoir organiser le rassemblement, ont alors été mis en examen.
Le parquet a requis jeudi 300 et 600 euros d’amende contre eux, grâce à un délit « d’entrave à la chasse » créé en 2010, histoire que nos bons maîtres puissent continuer leurs pratiques du Moyen-Age sans être gênés. Les magistrats de Versailles y veillent. Jugement le 29 avril.