Quand l’État tente d’assécher la vie des quartiers

Encore et toujours, l’État, ses flics et ses juges cherchent à imposer leur autorité contre les jeunes des quartiers populaires : cette fois-ci c’est en les empêchant de se rafraichir.

Trouvé sur le blog du comité de soutien juridique.

Le soleil tape sur le bitume ; même la nuit, il est brûlant. L’air devient irrespirable, et c’est pas qu’un problème de météo. Dans certains quartiers, seule la présence (pour ne pas dire le harcèlement) des policiers te rappelle que l’État existe. On ne croule pas sous les pions, les profs, les animateurs, les centres de loisir ou les maîtres-nageurs. La piscine municipale ? Y en a pas…

Donc y a plus qu’à se débrouiller soi-même et avec ce qu’on a sous la main, histoire de ne pas trop subir les fortes températures. Comme à New-York, où on ouvre les bouches à incendie quand il fait trop chaud, pour que les jeunes et les moins jeunes puissent profiter d’un peu de fraîcheur.

Ca fera de belles images, que le bourgeois parisien achètera sûrement sur carte postale en noir et blanc pour immortaliser le moment et raconter à ses potes cette scène « d’une rare authenticité », à laquelle il a eu « la chance » d’assister.

Du point de vue des flics, ça s’indigne, ça n’a que le mot « incivilité » à la bouche, ça voit dans ces batailles d’eau géantes l’occasion d’une bonne petite répression. La justice parle de dégradations et la presse reprend, le petit doigt sur la couture ; les compagnies les plus sales, de celles qui pillent les continents économiquement les plus pauvres, viennent pleurer qu’il manque de l’eau et se paient les services d’un rappeur moralisateur [1] pour qu’il vienne expliquer pourquoi il ne faudrait pas ouvrir les bouches à incendie comme il l’a lui-même fait quand il était encore enfant. Sale.

Quand ça vient au contact, les policiers jouent aux cow-boys, histoire de faire monter la tension. Et avec un plaisir non dissimulé, ils arrêtent des jeunes, comme à Vitry récemment, mais aussi sûrement comme ailleurs et comme dans les jours à venir.

Les keufs lèvent les ouvreurs de bouchons, qu’ils veulent tout d’un coup faire passer pour les responsables des galères de nos quartiers populaires, alors qu’ils ont simplement remis quelques gouttes de fraîcheur là où il n’y a pas de piscine municipale.

Encore une fois, ce sont les jeunes des quartiers populaires qui subissent le plus violemment la répression d’État qui cherche toujours et encore, de quoi imposer son autorité.


Face à la police, face à la justice qui répriment dans les quartiers populaires, n’hésitez pas à contacter le Comité de soutien juridique Banlieue IDF si besoin.

Pour contacter le Comité de Soutien Juridique Banlieue IDF : 07 58 52 33 88 ou par mail comitedesoutienjuridique@riseup.net

On note qu’à New-York, il suffit de passer à la caserne de pompiers pour pouvoir récupérer une pièce, on pose la pièce sur la bouche et on ouvre : ça permet d’avoir de quoi se rafraîchir sans faire baisser le débit pour les autres (plus d’info ici) ; en France on préfère la répression.

Différentes infos sur la répression en Île-de-France ou ailleurs.

Aulnay-sous-Bois, Bron, Garges-les-Gonesse et Ermont, Gennevilliers, Lille, Limoges, Pantin, Soyaux, Vitry-sur-Seine (1 - 2)

Note

On remercie Nnoman pour l’image, allez voir son travail ici et .

Notes

[1Le rapeur moralisateur (1 - 2)

Mots-clefs : police | Jeunesse
Localisation : région parisienne

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