Depuis cet été, avec le passe sanitaire devenu incontournable pour travailler, pour accéder aux soins, voyager, se distraire ou accéder aux structures culturelles, l’État a renforcé son contrôle sur nos vies.
Dans les faits et en guise de politique de santé publique, le passe sanitaire est devenu une nouvelle arme policière. Les flics en sont exemptés et les patrons se sont transformés, comme beaucoup d’autres, en contrôleurs de QR code. Et nous sommes par ailleurs assigné·e·s à participer à notre propre contrôle.
Celles et ceux qui résistent au passe sont réprimé·e·s et exclu·e·s, celles et ceux qui manifestent pour s’y opposer sont gazé·e·s, interpellé·e·s, jugé·e·s de manière expéditive et stigmatisé·e·s. Les amendes à 135 € pleuvent. Trois mille salarié·e·s ont vu leur contrat de travail suspendu, entraînant une perte totale de revenus.
Après la loi « sécurité globale préservant les libertés » (25 mai 2021), celle relative aux « actes de terrorisme et au renseignement » (30 juillet 2021) comme celle « confortant le respect des principes de la République », initialement appelée « loi séparatisme » (24 août 2021), les drones policiers pourront survoler nos manifs et nos lieux de vies grâce à la nouvelle loi dite « Drones 2 » actuellement en débat à l’Assemblée [1]. Flics et gendarmes filmeront et surveilleront en toute quiétude. L’administration policière a prévu de se procurer 650 engins dont certains, des « nano-drones » spécialisés, pesant à peine 50 grammes, permettent « une discrétion visuelle et sonore » incomparables [2].
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Il ne manque à ces dispositifs que la généralisation de la reconnaissance faciale policière de masse, la création de nouveaux fichiers pour stigmatiser indociles et réfractaires. Dans leur froide obstination pour surveiller et punir, quelles seront les prochaines armes de contrôle qu’ils braqueront sur nous ?
Cette technopolice grandissante vise à casser les pratiques de solidarité et de luttes collectives ainsi que les tentatives de réappropriation des espaces publics. Elle accentue toutes les précarités, toutes les exclusions et toutes les stigmatisations.
Il n’y a pas de confusion possible : nous dénonçons l’extrême-droite et combattons ses idées, mais aussi l’usage qui en est fait par le gouvernement et les médias aux ordres pour criminaliser le mouvement social.
Les manifestations contre le passe sanitaire, outre qu’elles sont un moyen d’intervenir et de discuter avec les manifestant·e·s portant des slogans ou des pancartes qui nous dérangent, elles sont aussi la possibilité de les inscrire dans les luttes sociales (chômage, retraites, assurance maladie…) et de renforcer les solidarités et les soutiens contre la répression et les violences policières.
Nous dénonçons une justice de classe, véritable bras séculier du système en place, qui s’abat sans vergogne sur les classes populaires.
La Coordination encourage à prendre la rue pour la justice sociale, contre l’État, les flics, les juges, les matons, les patrons et les fachos.
C’est pourquoi nous continuerons de nous impliquer dans les mobilisations contre le passe sanitaire.
La Coordination contre la répression et les violences policières Paris / IDF
28 septembre 2021