Intervenue dans un hôtel du 2e arrondissement, la police a tiré deux coups de taser « en état de démence » d’après elle. La personne, un homme de 34 ans, menaçait de se jeter par la fenêtre.
« Cet homme était de forte corpulence. Dès que les policiers approchaient, il leur portait des coups, relate une source policière (…). Ils ont alors tenté de le maîtriser car il y avait un réel danger pour sa vie et celle des intervenants. Les fonctionnaires ont alors utilisé un pistolet à impulsion électrique, connu aussi sous le nom de Taser, à deux reprises en mode contact au niveau du flanc et de la cuisse droite ».
Histoire de charger la victime, la police ne se prive pas de dire qu’elle aurait trouvé plusieurs milliers d’euros en espèce, ce que relaie la presse bien évidemment :
Selon nos informations, la perquisition de la chambre de la victime, déjà bien connue des services de police pour divers délits, a permis la saisie de près de 13 000 € en petites coupures. Il était descendu dans cet hôtel quelques heures plus tôt.
Source Le Parisien.
Une méthode d’intervention et une version policière qui rappellent la mort de Kajieme Powell, il y a quelques semaines à côté de Ferguson. Ce jeune avait été descendu par la police d’une dizaine de balles, parce qu’ils les auraient menacé, et qu’il s’en serait pris violemment aux flics, d’après eux. La vidéo filmée par un passant montre que la réalité était radicalement différente de la com’ de la police.
En France, au moins trois personnes sont décédées mortes suite au Taser, mais dans de nombreux autres cas la justice dédouane l’arme supposée non-létale (qui tue de plus en plus souvent) :
- en avril 2013, à Crozon (Finistère), un autre homme qui menaçait de se suicider. Affaire classée sans suite.
- Loïc Louise, un étudiant, en 2013 à La Ferté-Saint-Aubin (Loiret) ; une information judiciaire est en cours ;
- Mahamadou Marega, un Malien sans-papiers de 38 ans à Colombes (Hauts-de-Seine) en 2010, également suite à deux coups de Taser ; l’engin avait bien sûr été déclaré non-responsable de sa mort deux ans après.
5 000 exemplaires de l’arme aux 50 000 volts équipent la police nationale, la gendarmerie et l’administration pénitentiaire. 1 000 ont été attribués aux flics parisiens. Depuis 2010, l’engin, qui coûte plus de 1 000 euros, peut aussi équiper les cadors des polices municipales.
Aux États-Unis, Amnesty International estimait en 2012 que les pistolets à impulsion électrique avaient tué au moins 500 fois.