En attendant mieux, une dépêche AFP
Après une occupation du ministère de la Culture le 13 février dernier, une cinquantaine de personnes ont investi vendredi matin le siège du Medef Ile-de-France, 10 rue du débarcadère dans le 17e arrondissement de Paris à l’appel de la CGT Spectacle et de la coordination des intermittents et précaires [1].
« Nous réclamons une rencontre avec un représentant du Medef, nous n’accepterons pas la provocation du patronat qui a demandé la suppression du régime spécifique des intermittents », a précisé à la presse un participant. Selon la responsable de la communication du Medef Ile-de-France, Rosie Bordet, les bureaux sont « séquestrés » (sic)...
Lors des « négociations » sur le régime d’assurance chômage qui se déroulent entre les 5 syndicats considérés comme « représentatifs » [2] et les 3 organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA), le Medef a proposé la suppression des annexes 8 et 10 applicables aux artistes et techniciens du spectacle et leur alignement sur le régime général d’indemnisation du chômage.
La contre réforme de l’Unedic qui en 2003 avait distingué les conditions d’accès aux allocs des « artistes » et des « techniciens » en les rendant plus dures pour ces derniers visait à préparer le terrain à un alignement vers le bas des droits concédés aux salariés à l’emploi discontinu. Il s’agissait alors comme il s’agit aujourd’hui d’imposer et l’idée et le fait que ne pas être employé par un patron doive être payé au prix fort, que chacun doive concurrencer chacun sur le marché de l’emploi, au plus grand profit de la domination. C’est précisément l’inverse que défendait une bonne part des salariés qui se sont mobilisés sur cette question, à savoir un alignement vers le haut des garanties concédées au salariés lors des périodes de non emploi (d’où la revendication dune allocation égale au moins au SMIC JOUR pour tout jour chômé et pour tout chômeur), quel que soient les emplois effectués.
La police a mis fin à six heures d’occupation des locaux en évacuant les manifestants qui ont été retenu un moment sur le trottoir avant d’obtenir dêtre relâchés sans vérification d’identité ni interpellation.
À Paris comme en régions, alors que plus de la moitié des chômeurs - intermittents ou non - ne sont pas indemnisés, des manifestations auront lieu les jeudi 27 février et mercredi 12 mars, à la veille de la dernière séance de « négociation » sur l’assurance chômage.
Quelques docs pour prendre d’ici-là le temps de toucher - autrement…- le fond :
• Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux
• « Refondation sociale » patronale : Le gouvernement par l’individualisation
• Ripostes 3 : les propositions pour les annexes 8 et 10 de l’assurance-chômage (Unedic)
• Nous ne voulons pas être sauvés
• Nous sommes tous des « intermittents »