Suite à l’assassinat de Rémi Fraisse par la gendarmerie, une manifestation dynamique et populaire a défilé dans les rues du centre ville de Nantes le 1er novembre.
Malgré l’énorme dispositif policier - plus de 400 gendarmes, CRS et la Brigade Anti Criminalité cagoulée et armée, un hélicoptère, des canons à eau ... - et l’agressivité des forces de l’ordre, la foule a bravé l’intimidation pour témoigner sa colère contre la répression. La population nantaise est particulièrement touchée par le harcèlement policier : 4 personnes ont perdu un œil suite à des tirs policiers en manifestation.
Si la violence et l’impunité policière franchissent des étapes historiques - nous déplorons un nouveau blessé grave au visage par un tir policier lors de cette manifestation - un cap semble avoir été franchi à Nantes avec la collaboration effective et violente de milices d’extrême droite organisées et armées avec les forces de l’ordre.
Le soir, nous sommes plusieurs à recevoir des informations selon lesquelles des militants d’extrême droite, en groupe, tournent en ville à la recherche de militants isolés, de proies faciles. Les jours suivants, de nombreuses rumeurs circulent, toutes plus inquiétantes les unes que les autres. Des « journalistes » locaux, nous n’apprendrons rien. Un seul article fera référence aux agissements des fascistes, sans toutefois préciser qui ils étaient. Les violents, en l’occurrence, ne pouvaient être que les « casseurs ».
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Depuis, nous avons cherché à rencontrer les différents protagonistes de la journée, à établir l’identité des fascistes présents, à comprendre le déroulement dans sa globalité.
Une rapide recherche sur twitter montre clairement que l’opération était préméditée et organisée.
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A. et J. racontent
« Ils étaient entre 10 et 15. On en a entendu certains se vanter de « protéger l’arrière des flics ». Entre 16h et 17h, un grand bruit retentit. On se précipite pour voir ce qui se passe et on découvre qu’un mec est passé dans la vitrine du magasin « Steren », rue des 3 croissants. Celui-ci, blessé au dos, y a été projeté extrêmement violemment par le groupe de fascistes. Les flics interviennent rapidement. Le groupe d’extrême droite affirme que le blessé a volontairement brisé la vitrine. En bons gardien de la paix, les policiers interpellent le blessé et le conduisent promptement en garde à vue. Les fascistes retournent tranquillement à leurs bières.
S’ensuit quelques échauffourées avec des passants. Les fascistes montrent du doigt certaines personnes. Le ton monte, la tension est palpable.
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