Les autorités ont visiblement décidé d’interdire aux gilets jaunes de manifester à Montpellier. La stratégie policière est rudimentaire : provoquer et taper. Récit de l’acte 46 des gilets jaunes.
Lors de la traditionnelle séance de claquages de bises sur la Comédie, on juge dans quel état d’esprit sont les gens. Énervés, enjoués, fatigués, déterminés, lassés, ou bien tout cela à la fois : à chaque semaine son humeur. Aujourd’hui, l’ambiance était plutôt partie pour être détente. Personne de casqué, pas de banderole renforcée, tout le monde à découvert. Des signes qui ne trompent pas. Après un petit moment de flottement, le cortège part vers la préfecture. Il semblerait qu’il y ait au moins six cents gilets jaunes. L’éternelle ligne de CRS postée devant la préfecture est bien là. Les manifestants s’en approchent et repartent tranquillement vers la gare.
Avenue Maguelone, ça se corse. Des policiers se déploient ostensiblement, matraques au poing, dans une petite rue parallèle. Une poubelle vole et s’écrase loin des policiers. La charge est lancée. Bousculades, matraquages, coups de boucliers, une ou deux interpellations. C’est la compagnie départementale d’intervention qui mène la danse, accompagnée de quelques policiers de la BAC en uniforme. Le cortège sort du centre-ville. Le tram est bloqué, quelques poubelles sont déplacées sur les voies. Les manifestants débarquent sur Plan Cabanes. Au loin, encore des policiers. Ils foncent dans le tas. Ça matraque, ça gaze, ça interpelle. Gratuitement. Dans le lot, Camille, l’observatrice de la Ligue des droits de l’Homme placée en garde à vue la semaine dernière, se fait bousculer.
S’ensuivra de longues séances de footing, les policiers harcelant de tous les côtés. Des gilets jaunes se retrouvent place de la Comédie, avant de se faire réprimer près du Polygone. On compterait une dizaine d’interpellations dont un militant du collectif ‘‘Désarmons-les’’ censé donner une conférence ce soir au Barricade pour dénoncer la répression. CQFD.
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PS - Les personnes en GAV seront sans doute déferrées au TGI de Montpellier lundi matin pour passer en comparution immédiate dans l’après-midi.