Alors qu’il est en cours dans son lycée en Seine-Saint-Denis, vers 12h, le jeune homme est appelé dans le bureau de la proviseure où l’attendent des personnes présentées comme étant des policiers de la brigade criminelle. Les policiers l’emmènent en voiture jusqu’à son domicile où se trouvent également son frère qui a été interpellé le matin, peu après 7h, à Paris, sa soeur interpellée quelques minutes auparavant au domicile, et sa mère qui est handicapée. Il est emmené par 3 ou 4 policiers dans sa chambre où son sac est fouillé. Après la fouille, un seul policier, une femme, reste dans la pièce. Elle indique à l’adolescent qu’il va être entendu comme témoin. Elle cite ses droits mais il ne comprend pas très bien. Elle lui demande notamment s’il participe aux manifestations kurdes, que font son frère et sa soeur, s’il les a vus à la maison à une date donnée.
Finalement, la soeur et le frère sont emmenés en garde à vue. Ils y sont encore jeudi en fin d’après-midi, c’est-à-dire une garde à vue pour des motifs concernant une soi-disant activité terroriste - ou plus exactement, une banalisation de l’extension de la garde à vue sous couvert de l’état d’urgence, ce dont ne se prive plus la police. Jeudi l’adolescent n’est pas retourné en cours, traumatisé par la situation vécue.
Solidaires 93 dénonce avec force ces pratiques indignes. La police n’a pas à interpeller dans les écoles. Elle ne peut pas priver un enfant de son droit à l’enseignement en le sortant de cours pour réaliser une perquisition chez lui et l’entendre comme témoin. Cet événement choquant, et dont on peut interroger le caractère légal, n’est qu’une autre preuve des dérives de l’état d’urgence et du glissement de plus en plus marqué vers un état autoritaire.
Nous dénonçons également vigoureusement le harcèlement judiciaire subi par les militants politiques kurdes en France.
Le Vendredi 9 décembre 2016,
Solidaires 93