Mexique  : la guerre d’en haut, le cas d’Ayotzinapa parmi tant d’autres.

Malgré l’augmentation des disparitions et les nombreuses demandes des familles des disparus pour une prise en charge sérieuse des cas, le Mexique ne dispose pas d’un plan de recherche des personnes disparues. Selon certaines informations, entre août 2014 et octobre dernier, il y a eu au moins 1281 personnes disparues, ce qui veut dire 14 personnes disparues par jour.

C’est une guerre pleine de guerres

Le 12 janvier dernier, les médias dominants mexicains signalaient avec inquiétude les prévisions données par la Banque Mondiale :
« La violence en Amérique latine a déclenché les signaux d’alerte, en raison des effets qu’elle pourrait avoir sur la croissance économique dans les années à venir. Les prévisions sont mauvaises », signale la Banque  [1]. Ceux d’en haut s’affolent, depuis quelques semaines la presse ne fait que nous matraquer avec ces prédictions en s’inquiétant pour la croissance économique censée s’améliorer grâce aux réformes… Mais la réalité d’en bas est toute autre. Ce même 12 janvier, toujours à la recherche des 42 étudiants disparus, les parents des 43 étudiants d’Ayotzinapa et les étudiants, manifestaient devant le 27e bataillon de l’Armée Mexicaine en exigeant l’ouverture d’une enquête spécifique, claire et complète, sur l’Armée Mexicaine, pour sa participation aux faits qui ont eu lieu le 26 et le 27 septembre 2014.

Ces dernières semaines, en bas et à gauche, des centaines de personnes, collectifs, organisations indigènes, non-indigènes, nationales et internationales, convergeaient au Premier Festival Mondial des Résistances et des Rébellions contre le Capitalisme, organisé par le Congrès National Indigène (CNI) et l’Armée Zapatiste de Libération Nationale (EZLN). Là, dans cet espace d’échanges, du 21 décembre au 3 janvier 2015, les rages, douleurs et résistances témoignaient, d’une part du caractère destructeur, prédateur et avide des transnationales soutenues par l’État aux dépends des territoires, villages, et des peuples, mais aussi du fait que le capitalisme s’attaque insatiablement à la résistance, la dignité, l’autonomie, la rébellion… Le capitalisme s’attaque insatiablement à tous ceux et celles qui s’opposent de façons diverses à sa logique de guerre.

Entre les participants et les invités au festival, se trouvaient les pères et mères des 43 étudiants disparus d’Ayotzinapa.

Quelques jours avant le festival, le Sous-Commandant Insurgé Moisés de l’EZLN, signalait dans un long communiqué : « (…) le cauchemar d’Ayotzinapa n’est ni local, ni propre aux États, ni national. Il est mondial. Parce qu’en fin de compte ce n’est pas seulement un attentat contre les jeunes, ni seulement contre les mecs. C’est une guerre pleine de guerres : la guerre contre ce qui est différent, la guerre contre les peuples natifs, la guerre contre la jeunesse, la guerre contre celui ou celle qui, par son travail, fait avancer le monde, la guerre contre les femmes (…) Parce qu’en fin de compte c’est de ça qu’il s’agit, il n’a toujours été question que de ça : d’une guerre, désormais contre l’humanité ». [2]

Le responsable est l’État

Depuis le 26 septembre 2014, nous avons été témoins de la lutte infatigablement digne que les parents des 43 étudiants ont menée avec une grande détermination. Nous avons été également témoins du manque de sérieux et des contradictions et mensonges de la part du gouvernement mexicain sur cet affaire et de son besoin urgent d’en finir avec le cas d’Ayotzinapa.

Combien de fois, les parents ont insisté sur le fait que le Gouvernement Fédéral ne suit pas toutes les lignes d’investigation, comme celle de la participation de l’Armée Mexicaine aux événements des 26 et 27 septembre, dans ce sens, le gouvernement n’a répondu qu’avec le silence et la mascarade… mais pas qu’avec ça...

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Notes

[1Média dominant :La Jornada, 14 de enero de 2015

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