La liquidation de la classe ouvrière en France s’annonce explosive.
Les ouvriers de l’usine de Bosal le Rapide (filiale du groupe néerlandais d’équipement automobile) occupent depuis mardi matin leur usine et menacent de la faire flamber.
En cause, la fermeture du site suite à la mise en place d’un (désormais) fameux PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi) et les faibles mesures compensatoires pour les travailleurs (2 000 € par ouvrier pour la formation) : des miettes, pour un groupe bénéficiaire.
Malgré les promesses du gouvernement, la Dirrect (services de l’État) a donné son accord au PSE.
« Nous avons placé des bonbonnes de gaz sur les grilles d’entrée et fabriqué un immense bûcher à l’intérieur des locaux que nous sommes prêts à allumer. La citerne à incendie a également été vidée », a expliqué à l’AFP Gérard Gape, le délégué syndical CGT de Bosal-le-Rapide.
L’usine fabriquait essentiellement des équipements automobiles pour PSA (dont les derniers travailleurs non reclassés d’Aulnay viennent de recevoir leur lettre de licenciement - Le Parisien) et Renault.
Les travailleurs de Bosal ont un long passé de résistance : en 2012 ils avaient bloqué l’usine durant deux semaines et avaient séquestré par deux fois leurs dirigeants.
Un projet des ouvriers de se former en coopérative (SCOP) a capoté suite au refus de l’entreprise de leur louer les locaux.
Pendant ce temps, le sournois Édouard Martin serait déçu du recul du gouvernement sur la « loi Florange » (concernant les sites rentables, voir Le Monde), lui qui est allé manger dans la main des socialistes aux élections européennes pour leur servir de faire-valoir ouvrier.
À lire : Comment on peut encore revendiquer quand aucune revendication ne peut être satisfaite. Les luttes désespérées en France, août 2010, publié dans la revue Sic n°1.
À voir : « Quand on gueule, on est des fous ! », mars 2014, entretien vidéo avec Samir, ancien ouvrier de PSA Aulnay qui revient sur plusieurs mois de luttes.