Lettres aux parents des élèves placé.e.s en garde-à-vue au lycée Arago

Quelques parents enervés ont tenté, le 22 mai, de dissuader les forces de l’ordres d’évacuer par la force le lycée Arago. En vain. Récit.

Chers parents des élèves du lycée Arago placés en GAV,

Mardi 22 mai dernier, nous étions un petit groupe d’adultes présents devant le lycée Arago lorsque les jeunes y ont pénétrés. Parents nous-même d’adolescents, nous savions que les résultats de Parcoursup commenceraient à s’afficher à partir de 18 heures, que beaucoup de vœux ne seraient pas honorés (c’est toujours le cas, quinze jours après le début des annonces) et que l’AG qu’ils souhaitaient tenir à l’intérieur de l’établissement était à la fois symbolique et nécessaire pour lutter contre la mise en place de ce dispositif hautement sélectif.

Le dispositif policier déjà présent sur place pour encadrer la manifestation était énorme et les CRS s’étaient montrés particulièrement offensifs à l’encontre de la tête du cortège. C’est pourquoi notre inquiétude était vive à laisser les forces de l’ordre intervenir dans l’établissement.
Aussi, sommes-nous restés plus d’une heure trente à batailler devant le lycée avec la police afin de lui demander de renoncer à la violence au moment de l’évacuation, puisque cette dernière semblait inéluctable. Nous avons dû quitter les lieux à contrecœur, la gorge serrée lorsque le premier cordon de CRS, las de notre présence, s’est rapproché de plus en plus de nous flashballs au poing…

Nous connaissons tous la suite…

Nous sommes comme vous extrêmement peinés mais surtout indignés par ce qu’il s’est passé : les gav prolongées illégalement, les jugements en comparution immédiate, les humiliations subies, le traitement inqualifiable dont ces enfants ont fait l’objet…
Ces lycéens sont notre jeunesse, une jeunesse responsable, soucieuse de son devenir et des atteintes portées chaque jour davantage à nos libertés. Ils sont également nos camarades lorsque nous nous associons pour défendre nos droits.

Le 22 mai, un cap a été franchi car toucher à la jeunesse, la violenter est inacceptable !

Nous devons défendre nos jeunes tous ensemble ! Les parents sont ainsi les bienvenus en cortège de tête lors des prochaines mobilisations, pour que leur colère soit entendue et exiger réparation.

Des parents énervés.

Localisation : région parisienne

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