Des dynamiques inhérentes aux mouvements de contestation
Les réflexions développées ici sont basées sur plusieurs mois de compagnonnage à la ZAD de Notre Dame des Landes. Elles se sont aussi élaborées collectivement, ce qui a abouti à l’organisation du festival « off » lors de la « Fête de la victoire », le 10 février 2018. La situation est si complexe et elle évolue si rapidement que tenter de faire entrer une analyse dans le cadre de quelques pages est une gageure. Ceci n’est donc qu’un point de vue partiel et partial.
Cette lutte a marqué les représentations de nombre de militant·e·s depuis une dizaine d’années, d’autant que beaucoup de clichés sur l’organisation ont été créés, de l’intérieur de la ZAD, pour en faire une lutte modèle. C’est d’ailleurs appâté·e·s par ces clichés que nous sommes venu·e·s sur la ZAD y voir de plus près.
Nous essayerons de proposer quelques clés pour comprendre ce qui se passe à NDDL, mais aussi dans d’autres luttes du moment.
Le début de la fin des haricots
Un retour exclusif sur la non-exclusivité plutôt à l’usage des meufs
J’en ai ras le bol de réfléchir à nouveau, encore et toujours à ce terme et ce concept de relation libre, qui pourtant a déjà été tellement usé dans différents textes, discussions. D’autant que ça me gonfle quand les rapports de séduction prennent de la place dans les dynamiques collectives.
Sommaire :
- Vers une définition propre à chacun
- Les envies divergentes ou le début de la fin des haricots
- Le personnel est politique, ok, mais à quel prix ?
- Et l’individualisme nombriliste, on en parle ?
- Misère, mais comment faire ?
OK Google... raconte-moi une blague
« C’est à ma grande surprise que je découvrais hier l’existence du "Google Home" . Que pouvait bien évoquer ce nom : un énième gadget destiné aux maisons intelligentes signé Google ? Je n’étais pas loin du compte, il s’agissait bien d’un outil de domotique pour piloter sa maison, à la différence près qu’il ne ressemblait pas au boîtier relativement peu intuitif que je m’étais imaginé ; j’avais affaire à un assistant vocal à qui il était apparemment possible de poser n’importe quelle question. »
Sommaire :
- La technocratisation, ou la « siliconisation » du monde
- L’hyper-normalisation de la surveillance électronique
- La « cyborgisation », ou l’avènement d’un Google Homme
- Vers un choix civilisationnel nécessaire
- Lire aussi...
Femmes en lutte au Kurdistan
3 entretiens autour du féminisme, des luttes LGBTI et du mouvement des femmes en prison à Amed
Le collectif Ne var ne yok propose dans cette brochure une compilation de 3 entretiens réalisés par ses soins lors d’un séjour à Amed, la « capitale » du Kurdistan en avril 2017. Ces interviews tenteront de mieux appréhender le puissant et multiple mouvement des femmes kurdes en Turquie, véritable « épine dorsale du mouvement kurde au Bakûr » comme le reconnaissent certains hommes là-bas.
Le mouvement des Femmes Libres, à la tête de la libération kurde
Dans le projet politique d’« autonomie démocratique« porté par le mouvement de libération kurde depuis une quinzaine d’années, la femme a une place centrale. On entend souvent parler de la parité instaurée dans toutes ses institutions et de la co-présidence (homme-femme). Mais les acquis et la force portée par le mouvement des femmes va bien au-delà de ça et réussit à réunir une grande partie des femmes. Au printemps 2016, à l’occasion des festivités du 8 mars – journée mondiale des femmes – une délégation de femmes est partie de Paris pour le Kurdistan en Turquie (Bakûr). Pendant une semaine on a pu participer à des manifestations et meetings, rencontrer beaucoup de femmes dans le mouvement et mieux comprendre comment elles s’organisent. Ce texte se nourrit de ce voyage-là, mais aussi des informations qu’on a obtenu en France, à travers des livres, des films, des articles et des rencontres.
Amed la rebelle
Que s’est-il passé ces dernières années à Diyarbakır (Amed en kurde) ? Les quelques textes réunis dans cette brochure tenteront de répondre à cette question. Les chroniques et entretiens réalisés par le collectif Ne var ne yok lors de différents séjours dans la « capitale » du Kurdistan pourront éclairer un peu sur la situation qui règne dans le sud-est anatolien.
Éléments de contexte sur le mouvement de lutte au Kurdistan
sommaire :
- Chronologie sélective de la lutte kurde en Turquie
- Carte du Kurdistan
- Sigles et glossaire
Une brochure du collectif Ne var ne yok.
Fac de Nanterre : détruire un mur, construire une lutte !
14 années avant ce chaud printemps 2018, et surtout bien après le 22 mars 1968 et les houleuses années 70’s : la folle année 2004 ! Resto-u gratos, opérations peinture sur les murs, faux communiqués de la présidence, banquets festifs, réappropriations collectives de l’espace, mur défoncé au bélier, tracts & affiches au quotidien, feux d’artifice... Une année de lutte contre les caméras, les vigiles, le "cleanage" de l’université rouge. Contre la présidence, le projet Seine Arche et la marchandisation du savoir.
« Une entreprise de sabotage systématique de l’université » dixit Olivier Audéoud, président de l’Université de Nanterre en 2004...
Autour du mouvement de la « loi Travail »
Compte-rendu de discussions et de présentations animées en Allemagne, Chili et Argentine
Cette brochure est un récapitulatif de discussions publiques sur le mouvement dit de la « loi Travail » qui a secoué la France de mars à juillet 2016 (sans oublier les soubresauts de septembre et octobre).
La volonté était de faire part de quelques expériences du mouvement, qui sont forcément subjectives. Aucune prétention d’atteindre une vérité absolue sur ce qu’à été ce mouvement, mais juste de donner un point de vue.
Sommaire :
- Présentation de la brochure
- Contextualisation
- Les mouvements sociaux passés
- Particularité et organisation du mouvement
- Chronologie
- La CGT
- Nuit Debout
- Point de vue anti-autoritaire
- Perspectives et discussions
Si l’on ne naît pas femme...
Quels sont les rôles de la médecine dans la fabrique d’individus de genre féminin ?
« Parce que c’est la médecine qui crée la frontière entre les “hommes” et les “femmes”. Parce que la science médicale se fonde sur une représentation stéréotypée de la femme et y conforme tous les êtres doté.es d’un utérus, ou de seins, ou d’ovaires. Parce qu’ « être une femme » n’est ni plus ni moins qu’un rôle dont on a plus ou moins bien intégré le texte. Enfin, parce que rien de tout cela n’est plus naturel après des milliers d’années de civilisation.
Parce que je sens combien la médecine fournit les moyens techniques nous permettant de remettre indéfiniment à demain la révolution de tous les rapports auxquels nous sommes confronté.es quotidiennement, même lorsque nous nous y sentons piétiné.es, méprisé.es ou avili.es. »
Vos guerres, nos corps
Critique de l’idéologie républicaine française, raciste et islamophobe, écrite pendant l’hiver 2015-2016 et publiée initialement dans le fanzine féministe Hors-Je(u). Il y est notamment question des figures de lafemmefrançaise et de lafemmevoilée.
Sommaire :
- La République est une femme
- Le féminisme est français
- Seules les autres sont soumises
- Faire la guerre au nom des femmes
- Féministes contre la guerre
Imaginer une utopie
non-euclidienne, non-européenne, non-masculiniste
Une vision non-euclidienne de la Californie comme d’un espace froid où être au monde
Réflexions sur le concept d’utopie, par Ursula Le Guin, auteure étasunienne de science-fiction.
"L’utopie rationaliste est un « power trip ». C’est une théocratie déclarée par un décret exécutif, et maintenu par le pouvoir de la volonté. Et comme son principe est le progrès, non pas le processus, elle ne contient pas de présent habitable, et parle seulement au futur. Et au final, la raison elle-même finit par devoir la rejeter."
ZADissidences
Des voix off de la ZAD entre l’abandon du projet d’aéroport et la semaine d’expulsion du 9 avril 2018
Cette brochure est une compilation de textes parus entre janvier et avril 2018 dans le Zadnews, hebdomadaire interne à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, créé et rédigé par et pour les zadistes. L’idée de ZADissidences est de faire entendre des « voix off de la ZAD, entre l’abandon du projet d’aéroport et la semaine d’expulsion du 9 avril 2018. »
« Nous avons tenté ici de donner un aperçu d’une certaine diversité critique, tant par les points de vues exprimés, que par les formes choisies allant de l’humour sarcastique au texte de fond, de la rage assumée au témoignage. La plupart des textes ne sont parus que là, ils réagissent à des situations précises du quotidien de la ZAD et de la lutte, et s’adressent donc plutôt a priori à des personnes au courant. Pour certains, nous avons essayé de donner quelques éléments de contexte quand nous l’avons jugé possible et nécessaire. »
Quand céder n’est pas consentir
Des déterminants matériels et psychiques de la conscience dominée des femmes, et de quelques-unes de leurs interprétations en ethnologie
« Une femme est-elle violée, ’elle n’aurait pas dû’ (parler à cet homme, se trouver à cet endroit-là, à cette heure-là, être habillée comme ci ou être habillée comme ça), et surtout elle n’aurait pas dû se laisser faire, en un mot, elle n’aurait pas dû se faire violer... D’ailleurs, si une femme est violée dans des circonstances ’normales’, par son mari, chez elle, dans sa chambre, eh bien elle n’aurait pas dû — pas dû énerver ce pauvre travailleur ou ce cadre cardiaque, pas dû se plaindre de sa fatigue, des enfants, pas dû ne pas consentir, pas dû résister à ses ’besoins sexuels’ à lui. Résiste-t-elle, il la viole et/ou la menace et/ou la tue.
Elle n’aurait pas dû. Et d’ailleurs, au fond d’elle-même (quelque part, comme on dit en style néo-lacanien), n’a-t-elle pas consenti ??? »
Sommaire :
- Préambule sur soi et les autres
- Ethnocentrisme et/ou androcentrisme
- L’ethnologue, l’avocat et le juge. Leurs contradictions et celles des « Autres »...
- ... et une solution : Elle n’aurait pas dû. Elle l’a bien cherché
- La part réelle de l’idéel, pour les femmes
- Les contraintes physiques et leurs implications mentales limitatives
- Une conscience médiatisée, pour les femmes
- Du « partage » des idées
- Du « partage » des connaissances
- Du « consentement » des dominé(e)s ?
- Violence et consentement, les deux mamelles d’un faux problème
- La fausse symétrie de la conscience. Ou : une course d’obstacles sans handicap ?
Chapitre V du livre L’Anatomie politique. Catégorisations et idéologies du sexe, de Nicole-Claude Mathieu, paru en 1991.
Conquérir notre autonomie
Nous faisons face à un système de dominations qui nous exploite et nous oppresse au quotidien. Le capitalisme déploie sa logique marchande dans la totalité de nos vies. Tout devient une simple marchandise, un moyen de profits, d’accumulation. C’est contre ce monde qu’il nous faut nous battre et organiser nos existences. Nous, en tant que dominé-e-s nous savons et vivons la nécessité de sortir de rapports de dominations qui détruisent tout et nous empêchent de vivre, d’être autonomes. Libres et égaux. Déployer cette logique, communiser, c’est instituer des formes d’existence totalement incompatibles avec la persistance du capitalisme. C’est lier des relations concrètement égalitaires et libertaires, c’est faire du monde un commun. Comment construire notre puissance face au pouvoir, qui exploite, oppresse, détruit ; comment conquérir notre autonomie ?
D’abord ne pas nuire
Sous-représentation du sexe féminin dans les études médicales
Primum non nocere
La connaissance de nos corps et le soin n’ont pas à être réservés aux médecins.
Ce texte est une porte d’entrée vers la recherche médicale et un de ses biais – la sous-représentation des femmes – ses causes sociales et ses conséquences sanitaires.
Les « espaces safe » nous font violence ?
Depuis quelques années, on a remarqué l’utilisation de plus en plus importante des expressions « se sentir safe » et « espace safe » dans les milieux féministes et/ou transpédégouines/queers que l’on côtoie ou dans lesquels on évolue. Leur utilisation courante, qui pour nous n’a pas été assez questionnée, nous a interrogé sur leur signification politique. Le partage de ces réflexions est une des raisons qui nous a amené à écrire ce texte, qui se veut un apport à la discussion que nous voulons avoir dans ces milieux. Il s’adresse en effet à des personnes qui prennent en compte l’existence de plusieurs systèmes d’oppression (racisme, sexisme, hétérosexisme, oppression de classe, validisme, ...) qui est pour nous une donnée de départ évidente et sur laquelle on ne s’est pas attardé.
Nous avons constaté que quand on utilise le terme safe, on ne met pas forcément les mêmes choses derrière et que ces diverses significations impliquent aussi des visions politiques différentes, qui ne sont pas explicites. On avait donc envie de rendre visible le flou qu’il y a autour du terme safe et de l’analyser. Et aussi de s’attarder sur les implications politiques qui vont avec les différentes utilisations de ce terme.