Ce sont des habitant·e·s de Montreuil, ce sont des travailleurs et travailleuses, c’est « la France qui se lève tôt » pour reprendre une vieille formule. Et pourtant, depuis le mois de mai, la police ne cesse de les harceler et de les menacer. Cela ne peut plus durer, nous en appelons à la solidarité de la population.
Des policiers qui font le guet, des contrôles au faciès, des arrestations, des menaces d’expulsion (« obligation de quitter le territoire français »), etc. Les abords du métro Robespierre et de la place Charles-de-Gaulle sont devenus, depuis plusieurs semaines, des zones dangereuses quand on a la peau noire. Pourquoi ce harcèlement ?
En représailles à la réquisition de l’ex-Afpa...
Place Charles-de-Gaulle, il y a l’ex-centre Afpa, réquisitionné à juste titre à l’automne 2018 par la ville de Montreuil pour reloger les résident·e·s du foyer de travailleurs et travailleuses migrant·e·s de la rue Bara, totalement insalubre du fait d’une gestion déplorable. De nombreux·ses relogé·e·s sont par ailleurs sans papiers et contraint·e·s de travailler dans la clandestinité. Le bâtiment de l’Afpa, lui, appartient à l’État, et la préfecture de Seine–Saint-Denis n’a jamais digéré sa réquisition.
...par un préfet implacable...
Or, depuis le 29 avril 2019, la Seine–Saint-Denis a hérité d’un préfet de choc. Georges-François Leclerc a exercé dans les Alpes-Maritimes pendant deux ans et demi où il a orchestré une répression constante contre les migrant·e·s et leurs soutiens — notamment le paysan Cédric Herrou, qu’il a attaqué en justice (en vain, heureusement). Même topo contre les Gilets jaunes. Après que la police a grièvement blessé une militante d’Attac de 73 ans, Geneviève Legay, à Nice, il a été muté.
Et ce n’est pas un hasard s’il a été parachuté dans le 93. Maltraiter les travailleurs et travailleuses migrant·e·s, les sans-papiers, cela contribue à « mettre au pas » notre département rebelle, populaire, métissé — et pour ces trois raisons constamment ciblé par les calomnies de l’extrême droite et du gouvernement.
... pour accentuer la surexploitation des travailleurs et travailleuses sans-papiers
Ce harcèlement n’a pas pour but de vider Montreuil ni la France de ses sans-papiers. Celles et ceux-ci sont systématiquement utilisé·e·s pour faire baisser les coûts. Pas un chantier ne s’ouvre sans elles et eux. Ce sont les grèves qui révèlent les scandales. Comme actuellement celle de Chronopost, à Alfortville, à laquelle participent plusieurs sans-papiers résidant à Montreuil.
Depuis le 11 juin, ils tiennent un piquet de grève sans discontinuer pour demander leur régularisation. La Poste profite de leur privation de droits pour les faire trimer au tri et au déchargement des camions dans des conditions indignes : embauche à 3 ou 4 heures du matin, à temps partiel, pour 600 euros par mois, heures sup non payées, virés en cas de réclamation ou de maladie...
Nous appelons à une première manifestation de riposte
avec les travailleurs migrants
LE SAMEDI 3 AOÛT À 14 HEURES
au départ de la mairie de Montreuil
pour dire stop au harcèlement, stop à la surexploitation, régularisation des sans-papiers
Premiers signataires : Union locale CGT Montreuil, Solidaires Montreuil, liaison montreuilloise du Comité des travailleurs sans-papiers de Vitry, Nouveau Parti anticapitaliste, Union communiste libertaire.