Manifestation
Vendredi 25 juillet - 15h00
Départ : Place de la République
Arrivée : Hôtel de Ville de Paris
Contre le racisme et le fascisme, l’égalité des droits, c’est maintenant !
Logement, Papiers, École, Santé, pour toutes et tous !

Lundi 21 juillet, une délégation du collectif de mineur.e.s isolé.e.s en lutte des jeunes du parc de Belleville a été reçue par Léa Filoche (adjointe de Anne Hidalgo). Alors que des centaines de jeunes dorment à la rue, la mairie de Paris n’a proposé d’en héberger que 30. Le communiqué du collectif des jeunes du parc de Belleville en réaction à cette proposition honteuse est partagé sur ces listes mails, nous encourageons tout le monde à le faire circuler le plus possible.
Dans un contexte de développement du racisme illustré par les rafles racistes de masse de Retailleau, par les crimes racistes de Aboubakar Cissé, Hichem Miraoui et d’un jeune mineur isolé dans l’Eure au début du mois de juillet et face à des fascistes qui prennent de plus en plus la rue et qui ciblent particulièrement les mineur.e.s isolé.e.s, nous appelons à la solidarité partout et à s’organiser pour gagner l’égalité des droits pour toutes et tous et maintenant : Avec la Coordination Sans-Papiers 75, les jeunes du parc de Belleville et la Marche des Solidarités, venez nombreuses et nombreux manifester en direction de l’Hôtel de Ville pour exiger le logement immédiat des mineur.e.s isolé.e.s à la rue !
30 places ? La mairie trie, nous luttons
Le 23 juin et le 21 juillet 2025, le collectif a été reçu en délégation par la mairie de Paris représentée uniquement par Léa Filoche, adjointe chargée des solidarités, de l’hébergement d’urgence et de la protection des réfugiés. Nous luttons depuis deux ans et n’avions jamais eu de réponse à nos demandes de rencontre. Ces rencontres ont été arrachées lors d’une action devant la Maison des réfugiés le mois dernier.
Lors du premier rendez-vous, notre délégation a demandé que tous les jeunes présents soient hébergés immédiatement. La mairie nous avait promis 30 places, avant d’exiger des attestations de vulnérabilité délivrées par des associations pour chacun. Nous avons refusé cette première tentative de tri car tous les jeunes à la rue sont vulnérables.
Lors de notre deuxième rencontre, nous étions plus de 60 à être mobilisés, sous la pluie battante, toute la journée. Notre délégation a revendiqué l’hébergement pour l’ensemble d’entre nous, ce qui a été à nouveau refusé par la Ville de Paris.
Par manque de considération et de volonté de se positionner avec le collectif et pour les jeunes à la rue, Léa Filoche a quitté la réunion, refusant catégoriquement toute négociation sur le nombre de personnes à héberger. Elle nous a même proposé : “Allez occuper un gymnase si ça vous amuse”.
La proposition de la mairie de Paris se limite toujours à 30 places, et elle justifie cela par un manque de moyens. Pourtant, depuis deux ans, grâce aux mobilisations des jeunes et des familles, plus de 1000 jeunes ont été hébergés dans des gymnases où, malgré l’absence de suivi social et le manque d’installations sanitaires, nous sommes mieux que dans la rue. Nous savons donc qu’il est possible que beaucoup plus que 30 jeunes soient hébergés. Les choix budgétaires sont des choix politiques. Léa Filoche nous a dit : “Pendant qu’on débloque 20 millions pour l’hébergement d’urgence, c’est des choses pour les Parisiens qu’on ne fait pas”. Paris, ville refuge ? Nous sommes aussi des Parisiens.
La mairie affiche son fatalisme politique et affirme que tout cela est « un problème de thunes », quelle honte ! Elle donne des millions pour les JO ou pour la baignade dans la Seine mais ne fait rien pour que les gens ne dorment plus à la rue. Pourquoi la Mairie n’assume-t-elle pas publiquement de ne pas vouloir ? Pourquoi Anne Hidalgo, pourtant complice de ces directives, vise le poste de Haut Commissaire aux Réfugiés à l’ONU ?
En assemblée générale ce mardi, nous avons décidé de refuser cette offre indigne de 30 places qui nous obligerait à trier parmi nous et à laisser les autres à la rue. Nous avons déjà été triés par les centres d’évaluation départementaux, notamment ceux de la Ville, qui ont estimé de manière injuste et raciste que nous ne sommes pas mineurs. C’est pour cette raison que nous dormons à la rue. L’État français divise sans cesse les étrangers en catégories concurrentes et la mairie de Paris, qui se dit d’opposition, s’inscrit dans cette logique.
Nous refusons ce faux choix et nous refusons de laisser la mairie nous diviser. Notre lutte nous a montré que c’est l’union qui fait la force. Tout le monde gagne ou tout le monde perd mais nous restons ensemble.
On vous rend les 30 places : que la mairie parte elle-même sur nos campements choisir 30 jeunes.
Nous sommes plus de 400 sous les ponts de la Seine, à cinq minutes de l’Hôtel de Ville. Pourquoi la mairie ne nous vient-elle pas nous voir ? Pourquoi attend-elle à chaque fois que nous fassions des actions pour réagir ?
L’heure est grave. Être dans l’opposition aujourd’hui, c’est résister par des actes concrets face à l’État de plus en plus raciste. C’est ouvrir de véritables centres d’hébergement pérennes pour les jeunes, c’est avoir des capacités suffisantes dans les accueils de jour pour que nous n’errions pas dans les rues, c’est payer nos titres de transport pour nous éviter la peur des contrôles, c’est se tenir à nos côtés quand nous réclamons nos droits, c’est dénoncer publiquement les OQTF données à des jeunes en recours de minorité lors de l’expulsion violente de la Gaîté lyrique. Il y a beaucoup de choses que la mairie de Paris pourrait faire.
Le collectif a été soutenu par les syndicats CGT Casvp, les grévistes de Paris Adresse, CGT educ’action et Sud Education lors de la rencontre. Cette union des usager.es et travailleur.euses dans la lutte pour l’égalité des droits est essentielle.
Nous appelons tous·tes les militant·es antiracistes et antifascistes à soutenir la lutte des mineurs en recours et à interpeller la mairie de Paris. Rendez-vous ce vendredi à 14h à République aux côtés des collectifs de sans-papiers pour continuer à construire le rapport de force.
Le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville