Les chiffonniers organisent leur première fête de lancement pour la sortie du Chiffon n°14 de l’automne 2024 !
Jeudi 5 septembre 2024 à 19h
Au Dorothy, 85 bis rue de Ménilmontant (Paris 20e)
Au programme :
1 - Une introduction sur l’importance de la presse indépendante locale - par Dominique Pradalié, présidente de la fédération internationale des journalistes et présidente d’honneur du Chiffon.
2 - « La Seine, prochaine autoroute logistique ? » débat sur le dossier de rentrée du journal avec Pierre Parreaux, journaliste et membre du collectif Mega Canal Non merci ! ; Eric Sapin, capitaine des péniches expérimentales Alternat ; Bernard Le Sueur, historien spécialiste de la vie fluviale, professeur honoraire à l’université de Cergy-Pontoise.
3 - Repas et concert surprise pour terminer à l’envers !
ON VOUS ATTEND EN NOMBRE !
Introduction au dossier :
« Ah, elle est loin l’époque où le bois de chauffage dérivait par radeaux entiers du Morvan jusqu’à la capitale ! Certes, la Seine n’a pas cessé de servir au transport de marchandises, mais le jeu de l’économie régionale, puis mondiale, a produit ses effets.
Désormais, ce sont les matériaux et les déchets de construction qui dominent le trafic séquanien. Les vieilles carrières de sable et de graviers alluvionnaires qui ont alimenté les chantiers de la métropole – des travaux haussmanniens à l’Après-Guerre – ont été rebouchées. On les transforme même en « îles de loisirs », pour faire oublier aux autochtones l’extractivisme ordinaire et la bétonnite.
Les céréales aussi, voguent depuis la Beauce et la Brie, jusqu’aux ports de la Seine-Maritime (76), où elles partiront ensuite jusqu’en Chine. Seulement, ce transit fluvial, pour rester juteux, demande de grosses barges. Et les grosses barges, comme chacun sait, demandent de belles voies d’eau, profondes et bien droites, comme celle que l’on projette entre Bray et Nogent-sur-Seine. Il n’y a qu’à draguer un peu le lit de la rivière, rectifier les méandres…
Pas de crainte, cependant, car tout cela est écologique. Attendu qu’une autoroute fluviale réduira à coup sûr le nombre de camions. D’ailleurs, on s’apprête à construire un « canal Seine-Nord », reliant Paris aux méga-ports de Rotterdam et d’Anvers. Vous voyez bien. Quant aux zones humides et leur « effet tampon », il s’agirait de raison-garder : en cas de crue, le trop-plein ira dans des cuvettes de rétention, et ça va bien se passer.
Bref, l’avenir est aux villes-monde ouvertes sur la mer, Jacques Attali l’a dit. Il est donc temps pour les pêcheurs alanguis de réaliser que la Seine n’est pas un long fleuve tranquille, mais plutôt un « corridor logistique », l’« Axe » naturel de développement d’une future mégalopole, toujours plus fluide, compétitive et décarbonée : Grand-Paris-Rouen-Le-Havre ! »
Le Chiffon est un journal d’information critique consacré à Paris et à l’Île-de-France. Le seul à ce jour. Trimestriel de vingt pages, Le Chiffon nourrit à travers ses reportages, enquêtes et portraits une approche critique de l’actualité francilienne.
