La police tue et la justice assassine

“Si eux vont sans honte, nous n’irons pas sans révolte” Kaoutar Harchi
Il y a les armes de la police qui blessent, mutilent, tuent. 50 personnes tuées par la police française l’année passée, 800 en quarante ans

“Si eux vont sans honte, nous n’irons pas sans révolte” Kaoutar Harchi

Il y a les armes de la police qui blessent, mutilent, tuent. 50 personnes tuées par la police française l’année passée, 800 en quarante ans [1] [2].
 
Cette police dont la fonction est trop rarement rappelée : gardienne d’un ordre social inégalitaire. Bras armé de l’État, conçue pour désarmer le peuple, la police est une invention française du 18e siècle ; juste après la révolution, une manière de revanche pour les classes possédantes [3]
 
Il y a les mots qui tuent aussi : « nuisibles », « hordes sauvages », « casseurs », « émeutiers »… 
 
Une police qui contrôle au faciès : fasciste, séditieuse, raciste, homophobe et sexiste. Et une justice expéditive au service de la police, qui se charge de légaliser les crimes et violences policières et de mater les révoltes [4]. Le tableau est complet.
 
Il y a ceux qui marchent sans honte, qui punissent les classes populaires en supprimant d’un coup de plume les transports en commun, les kermesses, les fêtes d’école, les spectacles, le mot République à la bouche et à en vomir, une République d’ordre fait d’injonctions, de menaces et de lois liberticides et qui en redemande toujours et encore ; ce mélange obscène de politiciens réactionnaires bouffis de mépris, de fachos et de milices prêtes à en découdre. 
 
Cela ne suffit pas. Il faut une justice « rapide, ferme et systématique [5] » prête à envoyer des centaines de révoltées en prison [6] ; prête à criminaliser la moindre opposition : Gilets jaunes, écologistes, manifestant.e.s contre la réforme des retraites…
 
Il y a pour cela les brigades de chocs, Brav-M, RAID, GIGN et la justice spécialisée : le parquet national anti-terroriste.
 
Mais la colère est impossible à négocier. Une colère qu’ils ne pourront pas dissoudre avec de nouveaux projets sécuritaires. 
 
En quelques jours, les révolté.es du meurtre de Nahel ont mis à l’envers leur monde d’injustices : des commissariats aux supermarchés, des portes de prison aux tribunaux, les feux de la colère ont bouleversé leurs tentatives d’apaisement. 
 
Continuons à leur rendre la vie impossible comme ils la volent aux racisés.es et à celles et ceux qui ne veulent plus obtempérer.

"L’enfant qui n’est pas embrassé par le village, l’embrasera pour en sentir la chaleur" 
 
Liberté et amnistie pour tou.te.s les révolté.es
 
Dissolution de la police.
 
Texte de la coordination contre la repression et les violences policières Île-de-France

Notes

[1https://desarmons.net/2023/07/03/communique-de-desarmons-les-par-rapport-aux-emeutes-suite-au-meurtre-de-nahel/
La loi de février 2017, portant sur le « refus d’obtempérer », dernière loi sécuritaire du quinquennat Hollande, l’article L435-1 autorise les flics et les gendarmes « à faire usage de leurs armes ». Cette loi a multiplié par cinq le nombre de victimes qui ont refusé de se conformer.

[2https://basta.media/Homicides-accidents-malaises-legitime-defense-50-ans-de-morts-par-la-police
« ce sont les catégories populaires, en particulier d’origine immigrée, qui sont les plus touchées par les violences policières. Ce sont elles qui vivent à la périphérie des grands centres urbains, là où les problèmes de logements et de chômage sont les plus criants. Là aussi où se déploie la politique sécuritaire, doublée d’une politique du chiffre. »

[4« Ce n’est pas à la justice d’éteindre une révolte » communiqué du syndicat de la magistrature https://www.syndicat-magistrature.fr/notre-action/justice-penale/2609-ce-n-est-pas-a-la-justice-d-eteindre-une-revolte.html

[5Le 30 juin, le ministre de la justice Dupont-Moretti rédigeait une circulaire demandant une réponse judiciaire « rapide, ferme et systématique », en accusant les parents des mineurs d’une responsabilité pénale.

[6Le 4 juillet, la première ministre Borne annonçait à la presse la mise en détention de 350 personnes.

Mots-clefs : justice

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