Contrairement aux discours du ministère, ces petites prisons ne seront pas dans des immeubles lambdas en centre-ville, avec de nombreuses peines en semi-liberté. En réalité, vu les réticences locales à voir des taulard-e-s déambuler dans les rues, la plupart seront reléguées en périphérie, certaines étant même prévues sur des domaines pénitentiaires pré-existants. De toute manière quelle que soit la hauteur des murs et la présence ou non de miradors et barbelés, sortir sans permission restera une évasion.
Celle de Noisy sera coincée entre l’autoroute, des IUT, un entrepôt Amazon, un giga-chantier du Grand Paris express... avec seulement 30 prisonnier-es en semi-liberté sur les 120 qu’elle est censée enfermer. Ca veut dire pour les 90 autres des conditions comparables à un régime porte ouvertes de centre de détention, avec a priori plus d’activités, des entretiens pôle emploi, un « accompagnement individualisé »...
Ces nouvelles prisons sont un niveau de plus d’enfermement qui participe à la politique de l’administration pénitentiaire de la carotte et du bâton. L’accès sera réservé à celles et ceux dont le reliquat de peine est inférieur à un an et qui auront eu une détention exemplaire. Cela signifie un moyen de chantage de plus et, qu’au-delà de la justice, c’est l’administration pénitentiaire qui juge qui est bon-ne à réinsérer et qui ne mérite pas une détention un peu moins horrible. Si la justice est déjà arbitraire, condamnant en fonction des profils des personnes, les CPIP (conseillers de probation et d’insertion pénitentiaire) et la matonnerie ont toujours plus de pouvoir, sans que la personne incarcérée ne puisse se défendre.
De plus s’insérer dans ce monde signifie se faire exploiter ou, pire, exploiter d’autres. Plus de 200 ans après que l’on conçoive la prison comme peine, il est évident que la justice et ses lieux ignobles ne suppriment pas les rapports de domination mais les entérinent. Et qu’au-delà de cela enfermer des individus est inacceptable pour qui désire la liberté de toustes. C’est en réalité une façon d’occulter les problèmes, qui sont intrinsèques à cette société fondée sur des rapports de pouvoir et notamment d’argent.
Certains se font d’ailleurs du fric grâce à ce nouveau projet. Ce sont toujours les mêmes, ceux qui nous promettent un avenir de béton aseptisé du Grand Paris aux Jeux Olympiques 2024.
Ne les laissons pas tranquilles.
Adresse du futur SAS :
Croisement boulevard du Rû de Nesle/boulevard Blaise Pascal, Noisy le Grand (93)
Entreprise bâtisseuse :
Bouygues Bâtiment Île-de-France (mandataire) ByBAT
50 All. des Impressionnistes, 93420 Villepinte
1 Av. Eugène Freyssinet, 78280 Guyancourt
11 Av. Pierre Point, 77127 Lieusaint
128 Rue de Beauvais, 60280 Margny-lès-Compiègne
Architectes :
Champenois architectes chez Richez associés (architectes associés)
Equipe pour le SAS Noisy : Pierre CHAMPENOIS, Florent VAISSIE, Julie DRAPPIER, Henri DIKOUS De OLIVEIRA, Thomas PLANTIER.
Construit aussi le SAS d’Orléans, dont les travaux devraient commencer dès aujourd’hui.
Ont réalisé le palais de justice de Caen, de Coutance et de Tours, ainsi que l’hôtel de police de Tourcoing. Ils construisent aussi des gares du Grand Paris express.
2 rue de la Roquette 75011 Paris France +33 1 41 63 98 03, +33 (0)1 43 38 22 55
Bureau d’études : Berim (Bureau d’Etudes et de Recherches pour L’Industrie Moderne)
Equipe : Guillaume TAPIN, Luc JEANSANNETAS, Carole AGARANT, Didier CACHARD
Construit aussi les SAS d’Orléans, Osny, meaux. Participe à la rénovation du centre pour jeunes détenus de Fleury Merogis. A participé au TGI de Paris ;
En région parisienne :
149 avenue Jean LOLIVE 93 695 PANTIN
Hauts de france :
297, boulevard de Liège - CS 70103 59502 DOUAI Cedex
Normandie :
50, rue Ettore Bugatti BP 34 76800 SAINT-ETIENNE-DU-ROUVRAY
Bretagne Pays de la Loire :
Les Salorges 2, 3, boulevard Salvador Allende 44100 NANTES
Nouvelle Aquitaine :
1 bis, rue Prévost 33520 Bruges
Auvergne Rhône-Alpes :
Immeuble Rencontre, 17, place de la Paix 69200 VENISSIEUX
Agence Rhône-Méditerranée :
Allée Charlie Chaplin 13691 MARTIGUES Cedex
Corse :
Résidence Barbesino, Bâtiment B, Route Royale 20600 BASTIA
Montpellier :
76, chemin de Soriech 34970 LATTES