L’hypothèse Mélenchon (ou les malheurs de la vertu)

Depuis qu’il nourrit des ambitions présidentielles, il doit en permanence assumer des contradictions a priori difficilement conciliables, en premier lieu celle qui consiste à se décrire comme le candidat de la VI° République tout en se présentant à l’élection en portant fièrement sur soi le tissu usé de la V°, parfois à grand renfort de références gaullistes. Mais surtout, il y a cette question qui paraissait insoluble à tous les ambitieux de gauche avant lui ; comment concilier leur narcissisme caverneux avec la prétention de représenter la voix du peuple ?

Voilà Mélenchon, touchant presque au but, ou le faisant croire avec un tel talent qu’il parvient même à ré-orienter vers sa candidature la notion de « vote utile ». Car évidement, le Parti Socialiste, trahissant inlassablement ses électeurs après chaque élection, n’a ici nul besoin de Mélenchon pour rejoindre enfin les poubelles de l’histoire. Il s’était condamné lui-même, comme certains de ces homologues européens avant lui, par les effets désastreux de ses politiques d’austérité. Mélenchon se préparait de longue date à la mort du PS et arrive à point, sa progression fulgurante dans les sondages déclenchant d’ailleurs de la part des médias libéraux une contre-attaque d’une telle ampleur qu’elle le rendrait presque sympathique. Pour autant, est-il raisonnable de croire sans précaution aux promesses du candidat Mélenchon ? Il y a neuf mois nous avions publié premier bilan d’étape de sa campagne, nécessairement critique vu les compromissions auxquelles elle sacrifiait pour se donner une respectabilité républicaine. À quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon nous place devant un double constat ; les compromissions n’ont pas cessé, et apparement elles sont rentables.
Depuis qu’il nourrit des ambitions présidentielles, il doit en permanence assumer des contradictions a priori difficilement conciliables, en premier lieu celle qui consiste à se décrire comme le candidat de la VI° République tout en se présentant à l’élection en portant fièrement sur soi le tissu usé de la V°, parfois à grand renfort de références gaullistes. Mais surtout, il y a cette question qui paraissait insoluble à tous les ambitieux de gauche avant lui ; comment concilier leur narcissisme caverneux avec la prétention de représenter la voix du peuple ?

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