Justice pour guillaume
Il y a un an, le 9 février dernier, notre camarade Guillaume s’est donné la mort dans sa chambre de cité-universitaire à Nanterre. Dans les jours à venir, nous nous retrouverons pour se souvenir et honorer sa mémoire.
Quelques jours avant sa mort, Guillaume avait dénoncé les auteurs de son viol, Maxime Cochard et Victor Laby, tous deux cadres du PCF. Par le courage de son témoignage, il a libéré la parole autour des violences sexuelles au sein des milieux LGBTQIA+, permettant aussi l’émergence du #MetooGay en France. Pour se faire entendre, il a dû s’exposer publiquement, braver les pressions et subir d’inhumaines vagues de harcèlement.
Malgré les accusations de viols et les nombreux témoignages d’agressions sexuelles sur de jeunes hommes, y compris des mineurs, Maxime Cochard et Victor Laby restent impunis. Un an après, le PCF n’a toujours pas mené à bout les procédures internes contre ces derniers. Alors qu’ils sont toujours adhérents au PCF, participent aux campagnes électorales et exercent même des pressions politiques (avec l’appui de cadres du PCF) contre celles et ceux qui réclament justice pour Guillaume, quel message le Parti Communiste entend-il envoyer aux victimes de violences sexuelles en les laissant agir en toute impunité ? La demande de mise en retrait de Maxime Cochard du conseil municipal comme simple réponse politique est insuffisante au vu de la gravité des accusations. Elle constitue un geste symbolique qui n’a aucun effet sur la présence des accusés au sein de l’organisation.
Si nous exigeons de véritables sanctions et des réponses claires du PCF, c’est pour que de tels drames ne puissent plus se reproduire. Il y a un impératif humain et politique à repenser en profondeur la structuration des espaces politiques, pour que les rapports de pouvoir ne favorisent plus les violences sexistes et sexuelles ainsi que les réseaux de solidarité masculins. La mise en place de procédures internes doit servir à préserver les militant.es en favorisant un principe de précaution. La présomption d’innocence est un principe juridique visant à protéger un individu dans le cadre d’une procédure judiciaire. Or, il ne s’agit pas ici de se prononcer sur une décision relevant de la justice mais de sanctionner en interne des adhérent.e.s qui portent atteinte à la dignité humaine. Alors que seul 1 homme accusé de viol sur 100 finit condamné, dans un contexte marqué par une justice en sous-dotation et défaillante dans sa réponse aux victimes de violences, nous ne pouvons pas conditionner la protection des victimes de violences sexuelles et sexistes au sein de nos organisations à un dépôt de plainte de leur part.
Il n’est plus acceptable que les auteurs de violences sexuelles soient protégés et que leurs actes restent impunis. Nous tenons à rappeler et affirmer qu’il est salutaire que la parole se libère. Cette parole doit être écoutée et prise en compte. Croire, soutenir, humainement comme matériellement, les personnes victimes de violences, et les accompagner est un préalable à tout engagement dans la lutte pour l’éradication des violences sexuelles. Mais nous l’avons suffisamment constaté, libérer la parole ne suffit plus. Il est urgent de transformer radicalement les rapports de domination patriarcale qui rendent possible la toute-puissance des hommes dans leur famille, dans leur entourage et dans leurs organisations.
Le dimanche 13 février à 15h Place du Châtelet, rassemblons-nous nombreuses et nombreux pour exiger justice pour Guillaume et la fin des violences sexistes et sexuelles.
Collectif pour la Justice pour Guillaume