Il y a 17 ans, notre fils, frère, oncle, ami, Lamine Dieng, 25 ans, mourait à quelques pas de la maison familiale, des mains de 8 policiers de Paris 20e, le 17 juin 2007.
Depuis, nous, parents, amis et soutiens avons affronté 10 longues années de procédures judiciaires afin de faire reconnaître la culpabilité de ces 8 agents pour le lynchage de Lamine. Dix ans qui ont débouché sur un non-lieu définitif par la juridiction française en 2017, ceci alors même que les expertises médicales concluaient à l’asphyxie mécanique par ces policiers en tant que cause du décès.
En 2018, la famille a poursuivi son combat pour la vérité et la justice en amenant le dossier devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Et en juin 2020, après 13 ans de confrontation judiciaire, l’État français a été obligé de reconnaître la torture infligée à Lamine et le crime : ses policiers ont violé l’article 2 de la Convention sur le droit à la vie ; ses policiers ont violé l’article 3 sur la torture, traitements inhumains et dégradants. Aveu suivi du versement des indemnités fixées par la Cour à la famille Dieng.
En parallèle, la République française a aussi publiquement démontré qu’elle n’entend pas punir ses agents meurtriers et défaillants. Lamine a été lynché par la police, déshumanisé par l’appareil judiciaire, et l’État couvre ses agents : telle est la norme sur le sol français. Et encore aujourd’hui, car les classements sans suite, les non-lieux, les relaces, les acquittements s’accumulent.
Repose en paix cher fils, frère, oncle, ami Lamine Dieng. Que la terre te soit légère.
Stop au permis de tuer ! Stop à la peine de mort ! Stop aux violences judiciaires !
Vérité, justice et réparation pour toutes les victimes
On n’oublie pas, on ne pardonne pas !
Toute vie est une vie !