Tout le monde pensait que le mouvement ne durerait qu’un petit mois, mais l’ensemble s’est trompé et l’effervescence collective a permis de faire naître une force, jeune et moins jeune, mais unie dans la lutte.
Cette union s’est traduite par une solidarité dans les actes de solidarité et le fait d’accepter qu’une multitude de pratiques puissent s’exprimer en manifestation ou ailleurs, de manière non-violente ou violente, mais offensives, car arrivant à arracher un peu de liberté ou devrait-on dire d’espace. Le fait d’empêcher la scission des cortèges, lorsque la police charge ou gaze est un exemple concret de victoire.
Lorsque les bureaucraties syndicales et autres gestionnaires appellent au simple retrait de la loi travail, tout en travaillant avec la préfecture, on ne peut que leur rire au nez.
Demander le retrait de la loi travail est certes une nécessité pour porter la lutte, mais s’enfermer dans un simple retrait en devient néfaste, car il laisse supposer qu’avant c’était bien, ou mieux, alors que combattre la loi travail sans s’en prendre à son monde, c’est-à-dire à l’état d’urgence, au projet de réaménagement de territoire, de restructuration dans les entreprises, en gros, au capitalisme, n’a aucun intérêt.
Les grèves se multiplient, les blocages s’accentuent, l’économie est perturbée. C’est le moment pour la jeunesse de rejoindre les travailleurs, comme elle l’a fait lors des dernières manifestations, pour les aider à bloquer et faire face aux flics qui viennent les déloger. Créer des ponts tangibles, s’inscrivant sur la durée. Une assemblée générale « On bloque tout » concernant les lycéens et lycéennes se déroulera lundi au CICP, 21 ter rue voltaire, métro rue des boulets, de 16h à 18h.
La répression s’accentue également. Plusieurs dizaines de personnes se sont vues notifier des interdictions de manifester, à Paris, la semaine dernière. Quatre interpellations, assez arbitraires, car fondées sur des notes blanches, donc des données recueillies par les renseignements généraux. Les cibles sont claires : des individus s’organisant et non des actes.
Il y a aussi eu plusieurs tentatives d’occuper des lycées pour y mettre en place des projections, des bouffes pas cher, des discussions et d’autres initiatives, qui se sont soldées par des évacuations sous pression policière. En France, on envoie des gendarmes mobiles pour déloger des lycéens, dans une salle de leur établissement, tranquillement en train de discuter. Le fameux dialogue avec la jeunesse, qui se fait à coup de tonfa et de pression.
Malgré tout, ce n’est pas le moment de flancher. Au contraire, de plus en plus de monde rejoint la lutte, ainsi on remarque que de nombreux groupes s’organisent pour tenir la rue ou imaginer d’autres initiatives créatives et permettant de faire des chouettes rencontres.
- La prochaine manifestation aura lieu JEUDI 26 MAI, à 14h au départ de la place de la Bastille.
- En attendant, nous appelons à retenter les occupations de lycée pour créer des situations où l’on a un impact sur le réel, sur ce que l’on organise collectivement et pouvoir s’organiser sans être pris par l’urgence du temps.
- Soutenir les travailleurs en grève et les rejoindre sur les blocages.
- Participer à l’assemblée générale lycéenne « on bloque tout », qui aura lieu lundi au CICP, 21 ter rue Voltaire, métro Rue des Boulets, de 16h à 18h.