Le 11 mars dernier, Rodrigo Duterte, ancien président des Philippines de 2016 à 2022, a été arrêté par la police nationale des philippines (PNP) en coopération avec interpol suite à un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. Durant son mandat, et soutenu par les États-Unis, Duterte a mené une politique de répression violente contre le peuple philippin dite « guerre contre la drogue ». C’était en réalité essentiellement une guerre sanglante contre les pauvres, car le président s’en prenait principalement aux personnes pauvres supposés (sans preuves ni procès) d’être des consommateurs ou petits dealers, sans s’attaquer aux conditions matérielles derrière la consommation ni aux grandes organisations de trafiquants. Ce sont plus de 30 000 victimes directes, y compris des mineurs, qui ont été touchées d’exécutions extrajudiciaires commises par la police ou par des milices. La police nationale des philippines n’hésite pas à considérer ces morts comme des « dommages collatéraux », ce qui déshumanise et insulte la mémoire des victimes.
En cette journée du 28 mars, le mouvement philippin appelle à une journée mondiale d’action pour faire pression afin que Duterte soit condamné, ainsi que tous ceux qui ont participé activement à sa politique criminelle et inhumaine (que ce soit les officiers de polices tels que Ronald DeLa Rosa et Oscar Albayalde, des portes parole du gouvernement fasciste tel que Harry Roque, ou encore l’actuel président Marcos Junior qui continue cette campagne sanglante contre le peuple philippin)
Depuis de nombreuses années, le peuple philippin se bat afin que soit récoltées de nombreuses preuves pour attester de ces graves violations des droits de l’homme et du droit international. La première plainte auprès de la CPI a été faite en 2017. Les familles des victimes et leurs avocats ont du mener une lutte acharnée pendant huit ans pour qu’enfin des mesures concrètes soient prises contre celui qui a orchestré une telle politique criminelle. Alors que nous ne croyons pas en la justice internationale en tant qu’outil de libération (on pense notamment à son incapacité à arrêter le génocide en Palestine), cette arrestation reste toutefois une avancée du mouvement philippin contre son élite politique et un moyen de dénoncer au monde entier le système pourri et exploiteur mis en place aux Philippines par l’impérialisme américain.
Aujourd’hui encore le régime de Marcos Jr., en étroite collaboration avec les États-Unis, maintient et poursuit cette politique de répression et de violence étatique fasciste. En effet, malgré les multiples appels à démanteler la NTF-ELCAC, ou la "task force nationale pour mettre fin au conflit armé communiste local" de Duterte, Marcos Jr. tiens à augmenter la répression sur la population et le mouvement révolutionnaire en utilisant les outils mis en place par Duterte. Dans cet arsenal répressif du gouvernemnt Duterte se trouve aussi la loi anti-terroriste instaurée en 2020, dont se sert Marcos Jr. encore aujourd’hui pour réprimer toute opposition politique ainsi que tout activisme pour les droits humains et les droits du peuple philippin, en qualifiant cela de « terrorisme ».
L’arrestation de Duterte est un premier pas pour obtenir justice pour des milliers de victimes. Mais une véritable justice ne pourra advenir qu’en raison d’un changement fondamental de la société Philippines, et cela passera notamment par la fin de la présence de l’impérialisme américain aux Philippines.
Soutenons la lutte des familles des victimes de Duterte pour une justice réelle !
Soutenons la lutte du peuple philippin contre l’impérialisme américain !
Demandons l’exécution des autre mandats d’arrêts pour crimes contre l’humanité contre Netanyahu et Poutine !
