Investiture de Trump : l’accusation fait pschit

Manifestation contre l’investiture de Trump : accusations rejetées pour 10 des accusé.e.s suite à la dissimulation de preuves par le ministère public. Voici une traduction inédite pour paris-luttes.info du site anglophone « Enough is enough » qui revient sur l’action judiciaire contre les opposant.e.s à Trump lors des manifestations à Washington DC contre l’investiture du président US.

Washington, DC - La semaine dernière, toutes les accusations ont été levées pour 10 des accusé.e.s suite à la manifestation contre l’investiture de Trump, après qu’il est devenu clair que les procureurs fédéraux avaient dissimulé des preuves pouvant disculper les accusé.e.s et avaient menti à ce sujet.

Lors d’une audience conjointe jeudi dernier, les avocats des deux groupes de personnes jugées – le 29 mai et le 4 juin - ont accusé le ministère public d’avoir retiré des preuves pouvant disculper les accusé.e.s des séquences vidéo filmées secrètement (par le groupe d’extrême droite Project Veritas) lors d’une réunion d’organisation du J20 le 8 janvier 2017. Il a été révélé lors de l’audience que le bureau du procureur des États-Unis (USAO) a caché jusqu’à 69 autres enregistrements obtenus par Project Veritas et a menti à ce sujet devant le tribunal, affirmant qu’ils n’avaient aucun autre enregistrement que la seule vidéo de Project Veritas au centre des allégations de conspiration soutenues par le gouvernement.

Le 23 mai, le président de la Cour Supérieure de Washington DC, Robert Morin, a condamné l’équipe de procureurs de l’USAO, dirigée par Jennifer Kerkhoff, pour ne pas avoir respecté leurs obligations en vertu d’une décision de la Cour suprême américaine dans l’affaire Brady v. Maryland qui impose aux procureurs de révéler les preuves pouvant disculper les personnes accusées avant un procès. En conséquence, toutes les accusations ont été rejetées contre les dix accusés dans les groupes d’accusé.e.s du 29 mai et du 4 juin. Les sanctions pourraient également conduire au rejet des accusations de conspiration et d’émeute pour l’ensemble des 44 accusé.e.s restant.e.s.

« Un an et demi plus tard et après avoir dépensé des millions de dollars, la tentative du gouvernement fédéral de criminaliser les manifestations le jour de l’investiture est en train de s’effondrer », a déclaré Andy Switzer de Defend J20 Resistance. « Le bureau du procureur des États-Unis n’a reculé devant rien pour mettre des militants derrière les barreaux pour des décennies, y compris en collaborant avec des groupes politiques d’extrême-droite, en dissimulant des preuves et en ciblant des manifestant.e.s racisé.e.s et trans ». « Nous espérons que nos efforts pour exposer leurs manigances conduisent à un examen plus minutieux de l’action des procureurs à Washington. »

Il a également été découvert la semaine dernière qu’il y avait deux autres membres de Project Veritas lors de la réunion de pré-investiture et que jusqu’à huit membres avaient infiltré diverses autres réunions d’organisation dans la région de Washington DC avant les manifestations contre l’investiture. Il a également été révélé que Project Veritas avait l’intention de fournir ces enregistrements à différents organismes de police et de renseignements et que Project Veritas a rencontré des agents du FBI au moins deux fois avant l’investiture. Le seul agent de Project Veritas qui a comparu pour être interrogé par l’avocat de la défense a déclaré que lors de multiples réunions d’organisation des manifestations qu’il avait secrètement filmées, il n’a entendu aucune discussion concernant des violences ou des destructions de biens.

Ces procès font suite aux manifestations qui ont eu lieu lors du jour de l’investiture de Trump et à la réponse violente de la police contre la marche anticapitaliste et antifasciste se déroulant dans le centre-ville de Washington DC le 20 janvier 2017. La police anti-émeute avait piégé, nassé et arrêté plus de 200 personnes. Le ministère de la Justice avait ensuite inculpé 234 personnes en les accusant de multiples crimes. Le premier procès a commencé en novembre 2017, le jury a alors acquitté les six accusé.e.s de tous les chefs d’accusation. En janvier, le gouvernement a abandonné les accusations portées contre 129 personnes, mais a décidé de poursuivre pour ce qui constitue maintenant les 44 cas restants.

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