Ce jeudi 22 mars aura lieu à Nanterre la commémoration de Mai 68 [1] ; l’occasion pour l’Université de Nanterre de se réapproprier la mémoire d’un mouvement dont elle rejette pourtant les principes par l’application d’une politique néo-libérale.
Cette commémoration est un affront, non seulement à la mémoire des luttes que l’on commémore, comme si elles n’appartenaient plus qu’au passé, mais également parce qu’il s’agit là d’une récupération honteuse et hypocrite quand notre droit aux études ne cesse de reculer. Alors qu’ils participent activement à la privatisation de l’université par la loi Vidal, ils commémorent un mouvement qui réclamait une université populaire, critique, ouverte à tou.te.s. En vérité, ce n’est pas mai 68 qu’ils commémorent, mais leur victoire sur mai 68.
Mai 68, c’est la grève générale de 11 millions de travailleu.rs.euse ; cette commémoration a-t-elle un sens de la part des institutions qui condamnaient hier encore les « prises d’otages » de la part des syndicalistes ? Mai 68 c’est les barricades, les affrontements avec la Police ; diront-ils que les émeutier-e-s étaient « en marge » du mouvement social ? Mai 68 c’est l’occupation de sites universitaires ; que dire des directions des universités qui n’ont pas hésité à envoyer les CRS déloger les occupant-e-s de Jussieu, celleux du Château du Tertre à Nantes, Bordeaux, aujourd’hui Toulouse ?
Les universités, à l’image du gouvernement, mettent en place et perpétuent des politiques antisociales qui n’ont pas grand chose à voir avec le cinquantenaire que célébrera jeudi l’Université de Nanterre. C’est pourquoi, ce jeudi 22 mars, nous proposons aux étudiant.e.s d’Ile-de-France de rejoindre la bordélisation festive du campus de Nanterre à partir de 9h devant le bâtiment B, pour une reconstitution historique de mai 68, qui sera suivie d’un départ collectif en manifestation à 12h45 (nous rejoindrons la manifestation de la fonction publique à Bercy pour 14h). Des animations visuelles et sonores sont prévues, qui requerront votre créativité.
Soyons coloré.e.s, bruyant.e.s, et enragé.e.s !
Nos revendications :
- le retrait du plan Étudiant
- un investissement massif dans les facs et les lycées
- la possibilité pour tou.te.s les lycéen.e.s de poursuivre leurs études dans la filière de leur choix
Ils commémorent ! On reconstitue ?
Des étudiant.es réuni.es en comité de mobilisation à l’Université Paris-Nanterre le 20 mars 2018